20 janvier 1892 : Alfredo Catalani, météore de la musique, crée « La Wally »

20 janvier 1892 : Alfredo Catalani, météore de la musique, crée « La Wally »
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Instant classique – 20 janvier 1892… 126 ans jour pour jour. C’est un écorché vif qui présente ce 20 janvier 1892 à la Scala de Milan son nouvel – et dernier – opéra La Wally. Alfredo Catalani (1854-1893) est un autre météore de la musique, bien oublié aujourd’hui, coincé dans l’histoire de l’art lyrique entre Verdi et Puccini et qui n’a pas su jouer des coudes comme un Mascagni pour rester toujours en haut de l’affiche ne serait que pour un seul opéra.

La Wally aurait pu être celui-là et le succès rencontré lors de la première lui donna cet espoir. Mais l’œuvre, pourtant souvent très belle (les interludes, par exemple, sont superbes), sombra presque aussitôt dans l’oubli. Comme souvent pour les opéras oubliés, c’est un air, un seul, qui permet d’en conserver encore un minimum le souvenir. Cet air auquel Jean-Jacques Beineix, dans Diva, a donné un nouvelle vie, « Ebben, ne andrò lontana ».

Alfredo Catalani ne survivra qu’une année à son opéra. Dévoré par une dépression profonde, désespéré par l’absence de succès (on dit que le vieux Verdi ne l’a pas aidé, dédaignant l’œuvre du jeune compositeur, qui recherchait son onction), obsédé par une haine acharnée qu’il vouait à Puccini né, comme lui, à Lucca, Catalani meurt en 1893, à 39 ans.

Résumé

L’histoire se passe dans le Tyrol. Wally est la fille du riche paysan Stromminger, pour laquelle de nombreux prétendants se pâment. Un jour, les chasseurs du village voisin passent et se vantent de leurs exploits avec, à leur tête, Hagenbach, jeune coq prétentieux. Le père de Wally, agacé par leur insolence, provoque Hagenbach. Mal lui en prend, il est jeté à terre. Wally se précipite pour l’aider et croise le regard d’Hagenbach. Et là, évidemment, badaboum !

Mais Stromminger, vexé, lui enjoint d’épouser l’un des prétendants, Gellner, et menace de la chasser si elle ne le fait pas. « Ebben, répond-elle, ne andrò lontana » et elle quitte la ferme.

Un an plus tard, Stromminger est mort et Wally est la patronne de la ferme. Lors d’une fête, Hagenbach parie qu’il fera danser la belle pour lui arracher un baiser. Il ne réussit pas mais Wally reste très troublée par le coq. Elle apprend ensuite de la bouche du jaloux Gellner que Hagenbach a une fiancée, Afra. Wally, furieuse, insulte la jeune femme et Hagenbach, pour la défendre, force Wally à danser avec lui pour l’humilier. Mais c’est l’inverse qui se produit, puisque après quelques baisers, c’est lui qui fond comme neige au soleil. Mais Wally croit qu’il se moque d’elle et demande à Gellner de tuer le coq. Ce dernier croit avoir réussi en le jetant dans un précipice et vient demander à Wally sa « récompense », mais Wally le tue. Certaine que Hagenbach n’est pas mort, elle organise son sauvetage mais le laisse ensuite à Afra et s’exile dans la montagne, désespérée. Pourtant, Hagenbach, remis, vient la chercher. Mais sur le chemin du retour, une avalanche emporte ce dernier et Wally décide de le suivre dans la mort.

Cédric MANUEL



Photographie de Une – La Neige L’Hiver de Charles-François Daubigny (Musée d’Orsay)



 

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