26 février 1899 : la symphonie (presque) oubliée d’Anton Bruckner

26 février 1899 : la symphonie (presque) oubliée d’Anton Bruckner
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Instant classique – 26 février 1899… 119 années jour pour jour. Coincée entre une 5e symphonie écrase-tout et une 7e devenue l’une de ses plus populaires, la 6e symphonie de Bruckner est longtemps restée dans les bibliothèques des sociétés philharmoniques sans être beaucoup jouée. Elle ne l’est d’ailleurs pas davantage aujourd’hui. Bruckner l’avait achevée en 1881, après deux ans de travail enthousiaste, tout émoustillé par le triomphe de sa 4e, créée la même année.

Si enthousiaste qu’il n’a jamais ressenti le besoin d’apporter le moindre correctif à sa partition, contrairement à la plupart des autres. Mais voilà, la symphonie ne sera jamais créée du vivant du compositeur, qui n’entendra que les deuxième et troisième mouvements.

Ce n’est qu’un peu plus de deux ans après sa mort que Gustav Mahler, grand défenseur de Bruckner, la créera à Vienne avec les Philharmoniker, ce 26 février 1899. Mais tout promoteur du maître de Saint-Florian qu’il était, l’irascible directeur de l’Opéra de Vienne n’avait pas hésité à pratiquer des coupes sombres dans la partition, ce qui lui vaudra dans la presse du lendemain quelques vives critiques (Mahler était surentraîné sur ce point), malgré une unanimité pour louer l’excellence de l’exécution. Il était quand même le plus grand chef d’orchestre de son temps.

Quant à cette 6e symphonie d’Anton Bruckner, elle fourmille d’idées rythmiques, de thèmes surabondants, de cette monumentalité si caractéristique du compositeur. L’adagio est d’une solennité recueillie (Bruckner était profondément croyant), le scherzo est l’un des plus originaux de sa production et le finale est, il faut le dire, un peu débraillé.

Mais le 1er mouvement, que j’ai mis ici dans une interprétation qui lui fait pleinement justice, sous la baguette autoritaire de Sergiù Celibidache, est selon moi le meilleur. Le thème principal, très original, fait presque penser à Lawrence d’Arabie et le mouvement nous entraîne sur un chemin de lumière, resplendissant. Il est justement marqué « Maestoso »…

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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