7 janvier 1842 : Rossini fait-il une crise de foi ?

7 janvier 1842 : Rossini fait-il une crise de foi ?
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7 janvier 1842… 176 ans jour pour jour. Au Théâtre des Italiens à Paris, est créé il y a tout juste 176 ans le fabuleux Stabat Mater de Rossini, l’une de ses dernières grandes compositions, lui qui avait cessé de faire des opéras après Guillaume Tell en 1829 (et c’est peu dire qu’on regrette son choix, alors qu’il n’avait pas 40 ans et qu’il lui en restait 39 devant lui !).

À l’origine, la première version de l’œuvre est destinée en 1833 à un prélat espagnol et ne devait pas être publiée. Il ne l’achève d’ailleurs pas, cloué au lit par un violent lumbago, et les pièces restantes sont donc terminées par un de ses anciens élèves. Cette version de la partition est donnée en privé à Madrid en 1833.

Quatre ans plus tard, le prélat espagnol meurt. Ses héritiers veulent vendre la partition et Gioachino Rossini craint alors qu’on découvre que tout n’était pas de sa main. Il décide donc de se remettre au travail, lui qui n’écrivait plus rien, à une époque où les musiciens devaient suer sang et eau pour défendre leurs droits. C’est ce nouveau Stabat Mater qui est créé en 1842 et que nous connaissons aujourd’hui.

C’est une œuvre très lyrique, où chacun peut y entendre ce qu’il veut, mais il n’est pas sûr qu’on y trouve beaucoup Dieu. Et d’ailleurs peu importe (ou même : tant mieux !), Rossini a réussi là un chef-d’œuvre, qui aura un accueil enthousiaste.

Le finale, qu’on entend ici, est impressionnant, double fugue qu’on devrait appeler « double fougue » tant l’élan est irrésistible, avec cependant un court moment de recueillement (quand même), qui reprend les premières mesures de l’introduction, avant le martèlement final, saisissant.

Cédric MANUEL



 

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