7 mars 1821 : Ne vous retournez pas, la musique de Schubert vous saisit

7 mars 1821 : Ne vous retournez pas, la musique de Schubert vous saisit
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Instant classique – 7 mars 1821… 197 années jour pour jour. Franz Schubert n’a que 18 ans lorsqu’il compose, à l’automne 1815, l’un de ses plus beaux lied : Le roi des aulnes (Der Erlkönig) ; mais il doit attendre huit ans avant qu’il soit publié. Avant cela, l’œuvre est donnée pour la première fois en public par le baryton Johann Michael Vogl ce 7 mars 1821, avec un accueil triomphal.

Ce lied est directement tiré d’un poème de Johann Wolfgang von Goethe écrit en 1782. La créature évoquée dans le poème est un Erlkönig (roi des aulnes), personnage de plusieurs poèmes et ballades allemandes et qui se trouve être généralement une créature maléfique qui hante les forêts et entraîne les voyageurs vers leur mort.

Précisément, dans le lied comme dans le poème, par une nuit d’orage, un père chevauche, à travers une forêt sombre, avec son jeune fils dans ses bras. L’enfant croit voir dans l’obscurité la forme du roi des aulnes et il est effrayé. Le père calme son fils : ce qu’il voit n’est seulement que « le brouillard qui traîne ». Mais la figure fantomatique ne quitte pas l’enfant. Avec un discours persuasif, le roi des aulnes invite le « gentil enfant » à venir dans son royaume pour se distraire avec ses filles. Mais l’enfant est agité. Encore une fois le père essaie de trouver une explication naturelle à ses hallucinations : ce ne serait que le bruissement des feuilles et le reflet d’arbres centenaires. Mais la vision est plus menaçante, et le fils est paniqué. Lorsque le roi des aulnes finit par saisir l’enfant, le père perd son sang-froid et essaie de galoper aussi vite qu’il peut pour atteindre la ferme. Mais il y arrive trop tard : l’enfant est mort dans ses bras.

Sur cette histoire on ne peut plus romantique, Franz Schubert imagine une musique saisissante, qui nous plonge dans la forêt. Ne vous retournez pas, le roi des aulnes est peut-être derrière vous. Ici dans une interprétation phénoménale du légendaire Dietrich Fischer-Dieskau, insurpassable dans ce répertoire.

Cédric MANUEL

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Image de Une – Der Erlkonig, tableau de Julius von Klever (autour de 1887)


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