Afrostream : le Netflix afro qui cartonne !

Afrostream : le Netflix afro qui cartonne !
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À 36 ans, Tonjé Bakang Tonjé a plus d’un tour dans son sac : on le retrouve derrière le Comic Street Show, aujourd’hui intégré au Jamel Comedy Club, ou encore aux côtés de Farid Omri pour Couscous aux Lardons autant que pour la création du Théâtre Montorgueil. Mais il est surtout aux commandes d’une pépite : Afrostream, qui diffuse depuis 3 ans du contenu afro-américain et africain en streaming. Rencontre avec un entrepreneur enthousiaste.

Afrostream, c’est aujourd’hui 1000h de contenu disponible, particulièrement des séries, pour plus de 15 000 abonnés. C’est encore trop peu pour notre entrepreneur dont les rêves sont sans limites. Sa start-up au succès fulgurant, qui embauche dorénavant 11 personnes, a vocation mondiale : disponible en France, mais aussi en Belgique, au Sénégal et en Côte d’Ivoire, Afrostream fait du public anglophone sa prochaine ambition et cible en priorité la Grande-Bretagne et le Nigéria. Une ambition à peine voilée, qui s’inscrit dans son succès.

De succès en projet personnel, de projet personnel en succès.

Après dix ans de carrière, « je voulais faire quelque chose pour la culture de mes parents, mes parents sont une partie de moi-même », confie celui qui, éduqué à l’École alsacienne, porte fièrement un prénom africain. Né en France de parents camerounais, Tonjé Bakang Tonjé puise son inspiration dans les souvenirs d’enfance, à commencer par les histoires racontées par ses parents : « J’entendais des histoires, des anecdotes, des récits de mes parents, et j’avais envie de découvrir ou plutôt de redécouvrir cette culture ».

Afrostream, un chemin identitaire ?

Tonjé Bakang Tonjé

Tonjé Bakang Tonjé

Oui et non. Tonjé Bakang martèle : « Ce n’est pas parce que vous regardez ce type de contenus que vous êtes communautariste, ni même communautaire ». Il affiche néanmoins son besoin de représenter une culture particulière, qu’il estime être réellement présente en France : la culture afro. Cette culture qu’il définit comme un « lien avec le continent africain », aussi lointain et brouillé soit-il, s’étend ainsi sur tout l’espace foulé par une diaspora plus ou moins lointaine, des Afro-américains aux Européens d’origine africaine, en passant évidemment par l’Afrique elle-même. Un public de choix pour Afrostream, qui espère néanmoins des fans au-delà de ces horizons.

« L’accès à la culture est un luxe », tout comme la présence de cultures très diverses en France, des cultures régionales corses ou basques aux cultures diffusées, américaines et asiatiques, est un luxe. Ici, la culture afro s’inscrit à la fois dans l’espace national et international. D’un côté, plus la mondialisation complexifie les identités, plus la question des sous-ensembles culturels et identitaires surgit et se raconte. De l’autre, l’intérêt pour une culture dépasse la simple appartenance.

Dans tous les cas, Afrostream ne vise pas que la France, rappelle notre entrepreneur qui cherche d’ailleurs à dépasser les remous politiques. Si le site n’élude pas les questions identitaires – on y trouve le documentaire Trop noire pour être française d’Isabelle Boni-Claverie –, il n’en fait pas son fonds de commerce. « Je cherche à créer de la valeur ajouté, explique Tonjé Bakang Toné. Je fais les choses par passion, la vie est courte ; d’ailleurs, je n’ai pas fait Afrostream pour les gens qui n’en ressentent pas le besoin ».

Répondre à un besoin, celui des afrostreameurs.

La qualité du service est la priorité. Pour répondre aux attentes de ceux qu’il appelle les Afrostreameurs, ce fou de la création et de la nouveauté rêve de nouvelles fonctionnalités susceptibles de rendre la plate-forme plus sociale. Quant au contenu, il devrait tripler et se diversifier, puisque Tonjé Bakang pense dorénavant à intégrer documentaires, talk shows ou encore podcasts.

Créer, proposer, tel est le leitmotiv du fondateur d’Afrostream, qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Son conseil pour ceux qui voudraient l’imiter ? « Faire ! Faire du théâtre, de la mise en scène, ce que vous avez l’occasion de faire : tout est bon à faire du moment que vous êtes créatif et que vous pouvez proposer des choses nouvelles ! Le plus tôt sera le mieux, vous aurez alors le moins à perdre ».

Marie MOULIN


Photo de Une – Portrait d’une partie de l’équipe d’Afrostream au Startup Palace à Nantes. De gauche à droite: John Archambault, Tonjé Bakang, Ludovic Bostral et Nelson Coelho.

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