« A Ghost Story » : bienvenue dans le « post-horror movie »

« A Ghost Story » : bienvenue dans le « post-horror movie »
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Un couple. Un foyer. Il meurt dans un accident de voiture. Elle le pleure. Mais il est toujours là. Il est devenu un fantôme. Sous un drap blanc. Sa présence défie le temps. Vous aimez les films de fantôme ? Des films de fantôme qui font peur avec des japonaises toutes mouillées qui sortent de la télé façon Ring ? Des films de fantômes qui font rire façon Casper ? ou des films de fantômes qui font pleurer façon Ghost avec Patrick Swayze ? Vous faites fausse route.

★☆☆☆

A Ghost story n’est pas un film de fantômes. Ou plutôt A Ghost story est un film sur un fantôme qui ne ressemble en rien à tous les films de fantômes.

S’il fallait trouver une généalogie à ce film unique et déroutant, il faudrait peut-être aller la chercher du côté de Terrence Malick et de son ambition métaphysique de raconter l’histoire de la vie et du monde à travers ses films. Car A Ghost story, sous ses couverts minimalistes, est bouffi d’ambition. Au programme : la vie, la mort, l’amour. Rien moins.

Soit ça passe. Soit ça casse. Quatre étoiles. Ou zéro.

J’aurais adoré adorer ce film parce que j’adore me laisser emporter dans des histoires poignantes qui interrogent le sens de l’existence, la beauté de la vie, son inanité aussi, la fidélité qui survit par-delà la mort. C’est ce que racontait à sa façon Ghost avec Patrick Swayze. Je sens d’ici, cher lecteur, votre sourcil se froncer, vous demandant si je suis sérieux ou pas quand je vous confesse avoir aimé cette guimauve démodée. Je le confesse…

Le problème de A Ghost story, réalisé par David Lowery, est qu’il ne m’a jamais ému. Les premières minutes nous montrent un couple. Un couple qui s’aime. Mais un couple aussi qui se dispute : elle veut déménager de cette maison où elle se sent mal à l’aise ; il veut au contraire y rester car il s’y sent bien. On ne s’attache guère à ce couple trop parfait pour être réaliste, interprété par les trop beaux Casey Affleck – plus sexy mais plus marmonnant que jamais – et Rooney Mara – dont les yeux immenses dévorent le visage à la Audrey Hepburn.

Puis survient le drame. On n’en verra rien. Sinon deux voitures cabossées. Son corps saignant au volant. Puis son cadavre à la morgue qu’elle contemple catatonique, mais l’œil sec.

Là non plus, l’émotion ne prend pas. Ce drame aurait dû nous dévaster. Il ne nous émeut pas. Pas plus que nous attendrit la silhouette – qu’il est difficile de ne pas trouver ridicule – de Casey Affleck désormais mutique et caché sous un grand drap blanc.

A Ghost story est un film qu’on n’oublie pas. C’est peut-être un film éblouissant. C’est ce qu’en ont pensé les festivaliers à Sundance en janvier puis à Deauville en septembre qui lui ont fait un triomphe. Mais c’est un film qui ne m’a pas plu faute de m’avoir touché.

Tony PARODI

 



David LOWERY, A Ghost story, États-Unis, 92mn

  • Sortie : 20 décembre 2017
  • Avec Rooney Mara, Casey Affleck, McColm Cephas Jr, Kenneisha Thompson, Grover Coulson, Liz Franke, Barlow Jacobs, Richard Krause, Dagger Salazar, Sonia Acevedo, Carlos Bermudez, Yasmina Gutierrez.
  • Distribution : Universal Picture International France

En savoir plus sur le film : A Ghost story (CCSF)



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