Cartocrise ou la carte d’une hécatombe culturelle

Cartocrise ou la carte d’une hécatombe culturelle
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Festivals annulés, cinémas ou théâtres fermés… une carte recense toutes les fermetures de structures culturelles depuis les municipales 2014… et ça fait froid dans le dos.

En observant la carte de la France dans son ensemble, on pourrait presque avoir l’impression qu’il n’y a plus de place pour y épingler une nouvelle fermeture ou annulation. Et pourtant, la liste des structures tombées au champ d’honneur de la crise continue de s’allonger : en turquoise les arts de la rue, en vert la musique, en jaune le théâtre… Une hécatombe culturelle où tout le monde trinque ! La méthode n’est pas nouvelle : en ces temps de crise, la culture devient la variable d’ajustement dans les budgets des collectivités. Mais combiné aux élections municipales, le phénomène a pris une ampleur inquiétante.

A l’initiative de cette carte, Emeline Jersol, une médiatrice culturelle au Boulon, centre national des arts de la rue situé en périphérie de Valenciennes (Nord). Après s’être rendue compte de la vitesse à laquelle disparaissaient les salles ou les festivals après les élections municipales de 2014, elle a décidé de les pointer sur une carte. « Autour de moi, ça bourdonnait, je ne cessais d’entendre parler de fermetures et d’abandons de festivals , explique-t-elle à Profession Spectacle, j’ai alors voulu prendre du recul et savoir si ce phénomène était le même ailleurs ».

 De 48 à 204 fermetures

Avec le concours d’un ami webmaster, elle publie en janvier dernier une carte avec 48 marqueurs. Six mois plus tard, on en compte 204 ! En plongeant dans les données, on remarque que ce sont les festivals d’art de rue et de musique qui sont les plus touchés, sans doute parce que ce sont aussi les plus nombreux. Pour alimenter cet outil, son auteur a créé une adresse mail (cartocrise@openmailbox.org) pour collecter des informations, et tous les signalements vérifiables sont ensuite épinglés.

Un outil qui a ses limites reconnaît la médiatrice culturelle. « Si le rythme des signalements baisse ces dernières semaines, il y en a dont je suis au courant, grâce à mes contacts, mais que je ne peux rajouter sur la carte parce que ce n’est pas officiel, où parce que je ne peux pas les sourcer. »  Un travail qui lui prend beaucoup de temps, et qu’elle souhaite progressivement arrêter. D’autant qu’il a eu son effet sur les pouvoirs publics, et notamment auprès du ministère de la Culture. Après la publication de sa carte dans un dossier du Parisien en mars dernier, Fleur Pellerin s’est ainsi engagée à accélérer les “pactes culturels” (voir encadré) conclus entre l’Etat et les collectivités locales. Une victoire que ne peut qu’applaudir des deux mains Profession Spectacle !

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