« Ghostland » : Poupée, fais-moi peur !

« Ghostland » : Poupée, fais-moi peur !
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Pauline et ses deux filles déménagent. Elles s’installent dans une bâtisse lugubre, parcourue de courants d’air, au milieu de nulle part. Soudain, la camionnette qui les avait doublées sur la route, déboule. En sortent deux psychopathes : un ogre aussi violent qu’idiot, un travesti sanguinaire. Commence pour les trois femmes une interminable nuit d’horreur.

Film avec tous les standards du genre

Affiche de Incident in a Ghost Land, film de Pascal LaugierLa première scène de Ghostland rappelle celle, identique, de Nocturnal Animals : sur une longue route déserte, la voiture d’une famille paisible est doublée par un véhicule à la conduite inquiétante dont les passagers vont se fâcher tout rouge lorsque la jeune fille de la première voiture leur fait un doigt d’honneur. Mais, hélas, la ressemblance s’arrête là.

Ghostland reprend bien vite vers les standards du film de genre. La maison hantée. Les innocentes victimes – ici une mère et ses deux adolescentes. Les agresseurs sadiques.

Un instant, j’ai cru que le film se résumerait à ce long huis-clos, avec son lot de parties de cache-cache, de tortures sadiques et de rebondissements inattendus. Mais Pascal Laugier, un réalisateur qui compte déjà à son actif plusieurs films d’horreur et dont Ghostland vient de remporter le Grand prix du festival de Gerardmer, est plus retors.

Au bout d’une demie heure, le jeu de cache-cache dans la maison hantée se termine. Je ne dirai pas comment. On retrouve quelques années plus tard Pauline et ses deux filles. L’aînée est devenue une romancière à succès. La cadette en revanche a sombré dans la folie. Sauf que… sauf que les apparences sont peut-être trompeuses.

Film d’horreur empreint de psychologie

Pascal Laugier greffe donc sur un film d’horreur aux recettes traditionnelles – deux psychopathes traquent trois femmes dans une maison lugubre – un film psychologique sur la schizophrénie façon Split, le dernier film de M. Night Shyamalan. Habitué aux intrigues à tiroirs du génial réalisateur américain, on cherche le loup : Pauline est-elle responsable des persécutions infligées à ses filles ? Y a-t-il vraiment deux filles ou bien une seule victime de dédoublement de la personnalité ? Y a-t-il vraiment des agresseurs ou sont-ils le produit de son cerveau paranoïaque ? Autant de questions trop sophistiquées pour un film qui l’est beaucoup moins…

J’ai oublié de parler de Mylène Farmer. Pourtant sa présence au casting est pour beaucoup dans l’intérêt que suscite Ghostland – et probablement dans son succès au box-office. Sauf que la chanteuse à succès, si elle parle remarquablement anglais (j’avais oublié qu’elle était canadienne), joue comme une casserole. Et que le botox l’a à ce point défigurée que, si ce n’était sa fière crinière rousse, j’aurais hésité à la reconnaître.

Tony PARODI

 



Pascal Laugier, Ghostland, Canada – France, 2017, 91mn

  • Sortie : 14 mars 2018
  • Genre : film d’horreur
  • Titre original : Incident in a Ghost Land
  • Classification : – 16 ans
  • Avec Crystal Reed, Taylor Hickson, Rob Archer, Emilia Jones, Adam Hurtig, Anastasia Phillips, Mylène Farmer, Alicia Johnston.
  • Distribution : Mars films

En savoir plus sur le film avec notre partenaire CCSF : Ghostland

Incident in a Ghost Land, film de Pascal Laugier



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