Hommage à Roger Moore, icône cinématographique du gentleman anglais (1927-2017)

Hommage à Roger Moore, icône cinématographique du gentleman anglais (1927-2017)
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Pour les étrangers, il était l’archétype du gentleman anglais : l’acteur britannique Roger Moore, immortalisé par la série télévisée Le Saint et par sept James Bond 007, s’est éteint mardi en Suisse à l’âge de 89 ans des suites d’un cancer. « C’est le cœur lourd que nous devons annoncer le décès de notre père aimant, Sir Roger Moore, aujourd’hui en Suisse après un court mais courageux combat contre le cancer », ont écrit sa fille Deborah et ses fils Geoffrey et Christian dans un communiqué.

[Avec AFP]

Ils ont précisé que, conformément à son souhait, « des funérailles privées » auront lieu à « Monaco ». Roger Moore a longtemps habité à Gstaad (canton de Berne), où vivent de nombreuses célébrités fortunées, avant de déménager dans le canton du Valais, à Crans Montana, une autre station de sports d’hiver fréquentée par la jet-set.

En 2003, l’acteur avait échappé de peu à la mort après s’être écroulé sur une scène new-yorkaise, victime d’un arrêt cardiaque. « Il me semble que je me suis évanoui », avait-il confié en revenant à la vie, usant d’un euphémisme typiquement anglais. L’accident lui avait valu d’être appareillé d’un stimulateur cardiaque, un gadget que n’aurait pas renié 007.

Débuts instables et reconnaissance fulgurante

Né le 14 octobre 1927 dans le sud de Londres d’un père policier et d’une mère au foyer, le jeune Moore est ballotté d’école en école au hasard des évacuations dues à la Deuxième Guerre mondiale. Après avoir servi en tant qu’officier, il cumule les petits boulots avant de prendre un rôle de figurant en 1944 dans « César et Cléopâtre », avec Vivien Leigh. Un des coréalisateurs le remarque et le guide vers la prestigieuse école dramatique londonienne Royal Academy of Dramatic Art (RADA).

Après-guerre, il tente en vain une carrière à Hollywood avant de retourner en Angleterre dans les années 50 où il a le rôle titre dans la série Ivanhoé. Ce personnage allait lui ouvrir les portes du petit écran, menant à sa sélection pour Le Saint et la gloire internationale.

Son personnage de « Perfect Gentleman », il le rode dans la série télévisée Le Saint (The Saint) de 1962 à 1969. Le rôle de Simon Templar lui a offert le succès mondial, confirmé par une autre série, Amicalement vôtre (The Persuaders!, 1971-1972). Lord Brett Sinclair, le gentleman playboy incarné par Roger Moore et ironiquement baptisé « Sa Majesté » par son complice irrévérencieux Tony Curtis, est ancré dans les mémoires de toute une génération.

Trop beau pour incarner James Bond !

Roger Moore est l’acteur qui a le plus longtemps incarné James Bond. Il avait pourtant été jugé « trop beau » et donc rejeté pour le premier 007, Dr No (1962). Il lui aura fallu attendre que Sean Connery soit fatigué du rôle pour prendre le relais.

Le succès fut soudain. Moore apportait avec lui non seulement charme et élégance mais également légèreté et humour. Et ce fameux sourcil redressé qui devait devenir sa marque de fabrique. Il a incarné « Bond, James Bond » dans sept films, de Live and Let Die (« Vivre et laisser mourir ») en 1973 jusqu’à A view to a kill (« Dangereusement vôtre ») en 1985.

Héraut de l’enfance

Il estimait cependant que son plus grand rôle, il l’avait joué pour le compte de l’Unicef : nommé en 1991 ambassadeur itinérant du Fonds pour l’enfance des Nations unies, il avait depuis parcouru le monde.

« Dresser le sourcil pour Bond était une chose mais sensibiliser l’opinion pour la cause des enfants est beaucoup plus important », avait-il déclaré à la BBC le 15 juin 2003. C’est d’ailleurs pour cette mission, et non pour sa carrière d’acteur, que Roger Moore avait été anobli par la reine Elizabeth II en 2003.

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