Intermittent : l’application utile et originale pour connaître tous ses droits

Intermittent : l’application utile et originale pour connaître tous ses droits
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Intermittent, Vincent Puechegud l’a longtemps été dans son passé comme musicien. Aujourd’hui, INTERMITTENT, c’est son projet, son « bébé » comme il l’appelle. Il s’agit d’une application à la fois curieuse et pratique : disponible en ligne depuis le blog dédié ou sous Android et iOS, Intermittent renseigne les utilisateurs éponymes sur leurs droits à l’assurance-chômage. Profession Spectacle a rencontré cet homme-orchestre au service du spectacle vivant.

Déjà 20 000 utilisateurs !

« Le principe est très simple, Intermittent applique les textes à partir des données remplies par les utilisateurs, explique le développeur. Les textes sont compliqués, la plasticité des horaires également et les cas particuliers tellement nombreux pour les détenteurs du régime d’intermittence qu’il est difficile pour eux de connaître leurs droits ».

En pratique, l’application est disponible sur abonnement pour la modique somme de 6 € par an ; elle devrait bientôt s’enrichir de nouvelles fonctionnalités, telle la création d’une plate-forme d’échange d’offres d’emplois entre porteurs de projets et intermittents du spectacle. L’expérimentation de cette forme de réseau social du spectacle est prévue sous peu auprès des 20 000 utilisateurs de l’application. Un embryon de communauté virtuelle qui témoigne du succès de l’application !

Une réponse simple à un besoin complexe

L’application Intermittent est née d’un manque : nul besoin d’être grand sage pour crier à la prise d’assaut des agences Pôle Emploi ! « Les conseillers sont débordés et le droit des intermittents ne concerne qu’une petite partie des administrés. Certes il existe le réseau Pôle Emploi Spectacle, mais il ne concerne pas tout le territoire ». Pour appliquer ces textes sibyllins et méconnus, les intermittents du spectacle ont pourtant besoin de rencontres avec des conseillers et surtout de simulations de calcul des droits au regard de leurs situations.

L’entrepreneur confie : « J’étais moi-même intermittent, ce qui m’aide à comprendre le besoin. J’ai été confronté à la difficulté de connaître mes droits. Quand Intermittent est né il y a 4 ans, je savais que ce besoin existait et je voulais aider. »

Application IntermittentUne application mobile testée et approuvée !

Non seulement les quelque 20 000 intermittents usagers envoient des retours positifs via le blog, mais les agents de Pôle Emploi vont parfois jusqu’à recommander l’application en catimini. « J’ai fouillé tous les textes », explique Vincent Puechegud. Avec malice, il vulgarise pour nous son travail : « Mon appli est un clone du logiciel de Pôle Emploi. Il est même arrivé qu’elle protège certaines personnes d’une erreur car, parfois, les données sont mal rentrées dans le logiciel Pôle Emploi – en raison de la complexité du droit. Si bien que, après que l’utilisateur de l’application s’est étonné des différences de résultat, les agents de Pôle Emploi ont pu discuter de nouveau avec lui ! ».

Évidemment, « Intermittent n’est pas parfait regrette-t-il, modeste, mais quand j’ai des doutes ou des questions, je discute avec mes interlocuteurs de Pôle Emploi ». En tous cas, l’application fonctionne et les utilisateurs en sont satisfaits. Preuve en est leur nombre croissant alors que le développeur explique ne pas avoir fait de réelle publicité jusqu’à présent. Si Facebook et le blog sont des vitrines de ce travail, ils restent une publicité minimaliste ; c’est que l’entrepreneur et musicien a surtout misé sur le bouche à oreille.

Derrière Intermittent, un généreux entrepreneur et homme-orchestre

Vincent Puechegud

Vincent Puechegud

Vincent Puechegud maîtrise la musique, les spectacles, les questions sociales et l’informatique ; il tient un blog parfois iconoclaste, y discutant économie ou politique. Lorsqu’on lui demande s’il sait tout faire, il s’exclame humblement : « Non… Enfin oui, mais je fais tout moyennement. Déjà dans la musique, je me suis beaucoup diversifié. Quand j’étais musicien, j’étais surtout chanteur de jazz ! Mais en réalité, j’ai pu écrire pour des quatuors à cordes ou jouer du piano. Aujourd’hui, avec Intermittent, c’est un peu la même chose : je déchiffre le droit, je code, je fais le graphisme… L’inconvénient est que, sur chaque tâche, je prends plus de temps qu’un professionnel, mais je vis à fond sans compter mes heures ».

Intermittent, il l’a fait pour rendre service, pour être utile ; il offre même l’application à ceux qui ne touchent pas encore l’assurance-chômage. C’est « my two-cents, ma contribution, explique-t-il. C’est cohérent avec mon envie d’aider ». Dans cet esprit, l’application se dote de nouvelles fonctionnalités car, au-delà de la possible future interface destinée aux offres d’emploi, c’est une cybercommunauté que Vincent Puechegud rêve de développer : il y a 110 000 personnes concernées par l’assurance-chômage et 220 000 intermittents qui cotisent. Alors, pourquoi ne pas viser 30 000 utilisateurs prochainement par exemple ? On lui souhaite évidemment de rencontrer un public toujours plus large !

Marie MOULIN

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