La Roumanie : un partenaire prometteur pour le cinéma français ?

La Roumanie : un partenaire prometteur pour le cinéma français ?
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Le dimanche 15 mai dernier à Cannes, Christophe Tardieu, directeur général délégué du CNC et Anca Mitran, directrice générale du CNC roumain ont signé une convention de coopération en présence des ministres de la culture, Audrey Azoulay et Corina Suteu. Loin d’être une simple déclaration d’intention, le texte signé constitue un véritable programme de travail entre les deux institutions. Décryptage

À Cannes, les poignées de main ne sont pas toujours hypocrites. Celle qui a eu lieu entre Mme Azoulay, ministre de la culture, et son homologue roumaine, Mme Corina Suteu, renforce encore un peu plus une volonté de partenariat qui date : signature d’une convention de coproduction cinématographique en 2009, d’une convention de coopération cinématographique en 2013, enrichie d’une nouvelle édition aujourd’hui.

Un partenariat pour soutenir la création émergente

S’il est difficile de trouver le texte de l’accord et ses modalités, il nous est précisé que les sujets sont aussi variés que la préservation du patrimoine cinématographique, l’éducation à l’image, les salles de cinéma, la coproduction, les outils fiscaux et la piraterie. Après des accords passés essentiellement  dans le domaine de la coproduction, les deux institutions culturelles visent une coopération accrue jusque dans la nature des dispositifs d’aide respectifs. Le CNC roumain espère ainsi pouvoir prendre « exemple », si l’on peut dire, sur le fonctionnement de l’institution française.

La Roumanie continue, malgré la vivacité des auteurs qui la représentent, d’être dépendante d’apports étrangers ; elle bénéficie de soutiens importants grâce aux coproductions internationales et à des dispositifs tels que ces conventions ou celui initié par l’Union Européenne : Eurimage. Depuis la chute du régime communiste, la production cinématographique roumaine lutte avec des manques de moyens financiers et techniques ; elle fait notamment face à une véritable opacité de ses principaux systèmes d’aides.

Quant à la France… En l’absence d’informations complémentaires, nous attendons encore de connaître en quoi cette convention profitera aux professionnels français. On se souvient que, à la suite de la première convention signée en 2009, Fanny Ardant avait pu obtenir une aide du CNC roumain pour la réalisation de son premier film.

Bucarest : le nouveau Rollywood ?

En misant sur les coproductions et sur une identité de plus en plus reconnue dans les festivals internationaux, il semblerait que la recette fonctionne pour la Roumanie. Cette reconnaissance a notamment été renforcée par l’obtention de trois prix majeurs en Europe :

  • Cannes 2005 : prix Un certain Regard attribué à La mort de Dante Lazarescu de Cristi Piulu ;
  • Cannes 2007 : Palme d’or pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu ;
  • Berlin 2013 : Ours d’or décerné à Călin Peter Netzer pour Pozitia Copilului.

Avec sa « nouvelle vague roumaine » ou encore un Bucarest parfois qualifié de « Rollywood » en raison d’une politique d’ouverture importante aux tournages étrangers, la Roumanie se dote de bien des atouts pour poursuivre sur sa lancée, engagée sur le terrain de la production cinématographique depuis son adhésion à l’Union Européenne en 2007.

Maël LUCAS

Photo de Une –  De gauche à droite : Christophe Tardieu, Audrey Azoulay, Corina Suteu et Anca Mitran (© CNC Eric Bonté)

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