Michiel Kolman, IPA : “La liberté de publier menacée, encore plus aujourd’hui qu’hier”

Michiel Kolman, IPA : “La liberté de publier menacée, encore plus aujourd’hui qu’hier”
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L’International Publishers Association, ou Union internationale des éditeurs en français, est l’organisation qui représente l’édition dans le monde entier et s’est donnée pour mission de défendre le droit d’auteur et la liberté de publier. Michiel Kolman, son président, également vice-président du groupe Elsevier, actif dans le domaine de l’édition académique et scientifique, est revenu avec nous sur plusieurs sujets, de l’égalité hommes-femmes à la liberté de publier dans le monde.

[Écho de la presse]

ActuaLitté : Le mouvement #Metoo a révélé des comportements problématiques dans de nombreuses maisons d’édition, notamment aux États-Unis. Comment l’édition peut-elle combattre ces comportements ?

Michiel Kolman : Je pense pour commencer que le fait que l’attention soit portée sur ce sujet est un bon signal. Dans les sociétés où j’ai travaillé, des directives très strictes étaient mises en place pour définir ce qui était acceptable et ce qui ne l’était pas : s’il y avait des manquements à ces règles, ils étaient immédiatement pris en considération. Dans les grandes maisons d’édition, celles que je connais, ces comportements ne sont pas si problématiques, car ils font déjà partie des considérations de ces sociétés.

Il faut engager une discussion plus large sur ces sujets, de l’égalité entre les sexes aux politiques inclusives en passant par la diversité, et cela me tient à coeur en tant que président de l’IPA, avec nos membres du monde entier. Nous partageons des pratiques vertueuses : ici, au Royaume-Uni, l’industrie ouvre la voie, à travers la Publishers Association, pour améliorer l’inclusion. Ils ont commencé avec l’égalité des sexes, et travaillent désormais sur la diversité ethnique avec un plan très ambitieux. Il y a un agenda, des récompenses, des conférences, par exemple sur les manières dont on peut discriminer inconsciemment, que j’ai moi-même suivi.

On se rend compte que cela peut influencer la manière dont on travaille avec les gens, dans les réunions ou lors d’un processus de recrutement. D’ici 5 ans, la Publishers Association souhaite que 50 % des chefs d’entreprise du secteur soient des femmes, ce qui est formidable, à mon avis.

(…)

Quel est l’état des lieux de la liberté de publier dans le monde, aujourd’hui ?

Michiel Kolman : L’IPA a deux piliers : le premier est le copyright, le second est la liberté de publier. Je voudrais pouvoir vous dire que le travail est presque terminé pour la liberté de publier, mais ce n’est malheureusement pas le cas, même plutôt le contraire. En fait, la liberté de publier est menacée dans de nombreux pays, encore plus aujourd’hui que par le passé. Nous sommes inquiets de ce qu’il se passe en Turquie, en Iran, en Chine, mais aussi dans certains pays d’Occident, avec un livre qui n’a pas plu au président des États-Unis, lequel a pris des mesures légales pour empêcher la publication, ce qui représente une menace pour la liberté de publier.

C’est quelque chose de particulièrement inquiétant, cette possibilité d’utiliser des moyens juridiques pour empêcher ou ralentir une publication. Les lois sur la diffamation, qui sont en vigueur au Royaume-Uni, rendent aussi difficiles la publication de certaines informations.

Lire l’article complet d’Antoine Oury sur le site du magazine ActuAlitté.

 


 


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