« Revenge » : les ambiguïtés d’un genre

« Revenge » : les ambiguïtés d’un genre
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Trois hommes d’affaires ont l’habitude chaque année de se payer un week-end entre mecs dans une luxueuse maison au milieu du désert. Pour expulser leur trop-plein de testostérone, ils s’adonnent à leur passion : la chasse. Mais cette année, l’un d’entre eux est arrivé avec sa jeune maîtresse.

★★☆☆

Sa présence ne laisse pas les deux autres mâles insensibles. Elle est violée, laissée pour morte. Mais la proie deviendra prédatrice.

Un sous-genre reconnu : l’auto-justice

Affiche de "Revenge" de Coralie Fargeat, avec Matilda Lutz et Kevin JanssensLe « rape and revenge » est un sous-genre à part entière, qui emprunte parfois au thriller (Millenium), au drame (L’Été meurtrier), au film d’action (Kill Bill).

Le scénario part d’un ou plusieurs viols  suivi de la vengeance de sa victime ou de ses proches. Le propos n’est pas sans ambigüité : si le viol est dénoncé, la façon d’y répondre, qui retourne contre ses auteurs la violence dont ils ont usés, est légitimée.

Coralie Fargeat, jeune réalisatrice française passée par les meilleurs écoles (Sciences Po Paris, l’atelier scénario de la Femis) utilise les codes du film d’horreur pour réaliser un « rape and revenge movie » décomplexé.

La recette est simple : une femme, trois hommes, un viol qui la laisse pour morte, une revanche déclinée en trois actes. Elle est sans surprise. Elle ne s’embarrasse pas de crédibilité. Elle n’en est pas moins fichtrement efficace.

Limites : féminisme et voyeurisme

Un tel scénario aurait pu faire un navet. Mais Coralie Fargeat s’est donné les moyens de réussir un film qui se laisse regarder. Un budget de deux millions d’euros. Un tournage au Maroc. Et deux acteurs qui pimentent le casting : la hotissime Matilda Luz et le non moins sexy Keve Janssens qu’on aperçoit tour à tour, égalité des sexes oblige, dans les tenues les plus dénudées qui soient.

Et c’est peut-être là qu’on touche les limites de l’exercice. On lit en effet, en pleine affaire Weinstein et #MeToo, que Coralie Fargeat aurait signé un pamphlet féministe dénonçant les violences faites aux femmes.

Mais quel public son film attira-t-il sinon quelques porcs que font saliver les jolies fesses [peachy ass en VO] de l’héroïne ?

Tony PARODI

 



Coralie Fargeat, Revenge, France, 2017, 108mn

  • Sortie française : 7 février 2018
  • Genre : rape and revenge (thriller)
  • Classification : -12 ans avec avertissement
  • Avec Matilda Luz, Keve Janssens, Guillaume Bouchède, Vincent Colombe.
  • Distribution : Rezo Films

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"Revenge", film de Coralie Fargeat, avec Matilda Lutz et Kevin Janssens



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