VIDÉO. Le collectif Bar-Bars et la vie nocturne réinterrogent la politique culturelle publique

VIDÉO. Le collectif Bar-Bars et la vie nocturne réinterrogent la politique culturelle publique
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Denis Tallédec est directeur du collectif BAR-BARS et coordinateur de la plateforme nationale de la vie nocturne. Des initiatives qui réinterrogent constamment la politique culturelle publique, pour « faire humanité ensemble » : « Ce qui m’intéresse, moi personnellement, c’est de regarder les pratiques artistiques d’un point de vue culturel, c’est-à-dire de dépasser le simple propos artistique pour le réinterroger d’un point de vue plutôt ethnologique et sociologique dans les pratiques ».

Le pari du dialogue contre la crise de sens

« C’est tout l’enjeu aujourd’hui, et notamment en raison de la crise de sens que rencontrent aujourd’hui nos sociétés occidentales, de pouvoir mieux appréhender les choses ; c’est lorsque l’on reconnaît et que l’on connaît mieux les pratiques artistiques et culturelles de l’autre qu’on se définit mieux soi-même et qu’on a plus d’appréciation quant à ces pratiques de l’autre. »

Sur la plateforme nationale de la vie nocturne (PNVN)

« C’est la réunion de fédérations d’élus (le forum français à la sécurité urbaine, la FNCC qui fédère les élus pour la culture…), des syndicats, la Fedelima pour les musiques actuelles, des structures qui interviennent plus dans le domaine social, des mutuelles… un spectre très large. Le constat était simple : il n’y avait pas de lieu de rencontre sur une approche transversale et globale des politiques publiques sur la question de la vie nocturne. »

 

« On part du principe que la dimension politique autour de la PNVN n’est plus uniquement une responsabilité de la puissance publique. Nous, en tant qu’organisations, nous avons également une responsabilité citoyenne. Ensemble, la jonction entre l’intervention de service public et l’initiative privée, crée des synergies. Et c’est là, à dessein, qu’on peut reconstruire bien des choses. Donc une vision globale, une approche programmatique, thématique, avec des actions probantes. »

Faire humanité ensemble

« Le plus important, c’est de remettre en dialogue les choses, parce que ce n’est pas hors-sol. On est dans une société qui est en train de s’anglo-saxonniser : l’impact du soft power américain, on le retrouve en Europe ; il y a une forme de judiciarisation des relations, les gens ne discutent plus, passent par des corps intermédiaires et portent plainte directement, avant même d’avoir essayé d’entamer le dialogue. Nous, on essaie de renouer le dialogue. »

« Il y a une forme d’individualisation. On se regarde le nombril et on n’essaie pas d’épouser un spectre plus large, d’imaginer comment on fait humanité ensemble. Donc il faut réinventer ces choses-là. »

« Il faut travailler à un socle commun : quels droits communs travaille-t-on ? Comment fait-on humanité ensemble ? Donc ce à quoi on s’entend ensemble. Mais pour pouvoir faire face, faut-il encore commencer par parler et par entendre l’autre de là où il se situe, ce qu’il désire ou pas… »

Autour du Centre commun de la musique

« L’idée est de dire : maison commune, très bien, on n’est absolument pas contre. Au contraire, il est temps qu’on aille plus loin dans la transversalité des politiques publiques en direction de la musique. »

« On dit simplement deux choses :

  1. si maison commune, diversité : respect d’un certain nombre de traités et de propos tenus, tant en termes de droits culturels que de diversité artistique et culturelle ;
  2. si diversité, il faut tenir en considération l’ensemble de cette diversité qui fait la richesse du modèle français.

Le modèle français aujourd’hui ne repose pas uniquement sur deux pieds, d’un côté l’industrie, de l’autre un service public. La question qui se pose est celle de la zone interstitielle : si le service public existe, c’est parce que des structures intermédiaires sont là aussi pour contribuer, tant dans le repérage que dans le développement artistique. pour l’industrie.  »

Propos recueillis par Pierre GELIN-MONASTIER



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