10 avril 1919 : Fauré chez Verlaine au clair de lune

10 avril 1919 : Fauré chez Verlaine au clair de lune
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Instant classique – 10 avril 1919… 100 ans jour pour jour. Gabriel Fauré a soixante-dix ans lorsque le prince de Monaco lui commande un divertissement centré sur les personnages de la Commedia dell’arte : Colombine, Arlequin et Gilles.

Cette œuvre, initialement, durait une petite demi-heure et faisait appel aux voix, pour s’achever sur la célébrissime Pavane. Le compositeur en tire immédiatement une petite suite pour orchestre seul, qui reprend quatre morceaux du divertissement et qu’il intitule « Masques et bergamasques », faisant ainsi référence au Clair de Lune de Paul Verlaine. Ce n’est donc pas par hasard si l’illustration intelligemment choisie par le “youtubeur” qui a posté cette suite représente Verlaine peint par le trop méconnu Frédéric Bazille.

La suite pour orchestre est un bijou de délicatesse typique de Fauré, chez qui il ne faut pas attendre de grands déchainements orchestraux. De l’ouverture (Allegro molto vivo), Reynaldo Hahn disait que cela ressemblait à du Mozart qui aurait imité Fauré. Un peu de flagornerie, sans doute, mais il n’empêche que la création de la suite pour orchestre à l’Opéra de Monte-Carlo il y a tout juste cent ans, remporte un succès phénoménal.

Ne dites pas, en écoutant les dernières mesures, que vous n’avez pas le sentiment de vous trouver sous un clair de lune, où, caché derrière votre masque, vous comptez fleurette à la Colombine ou à l’Arlequin du moment ou bien que, comme le timide Gilles de Watteau, vous observez une scène de fête, entre nostalgie et naïveté.

Cédric MANUEL



Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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