11 février 1903 : Entrez dans la lumière avec Anton Bruckner

11 février 1903 : Entrez dans la lumière avec Anton Bruckner
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Instant classique – 11 février 1903… 115 ans jour pour jour. Lorsque Ferdinand Löwe abaisse sa longue baguette devant l’orchestre philharmonique de Vienne, ce jour-là, Bruckner est mort depuis plus de 6 ans. Sa 9e et dernière symphonie résonne alors comme une revanche, malgré des retouches et autres coupures que certains ont voulu faire pour « améliorer » la partition. Enfin, elle est créée.

Anton Bruckner avait commencé son ultime chef-d’œuvre, qu’il n’entendra jamais, dès 1887, mais l’avait abandonné, désespéré par l’accueil désastreux réservé à sa 8e symphonie, monument de la musique post-romantique et totalement incomprise alors.

En 1891, alors qu’il a 67 ans et que ses forces déclinent déjà, il se remet à l’ouvrage et termine l’adagio trois ans plus tard. Malade, il ne réussit pas à achever son 4e mouvement et meurt près de deux ans plus tard. Peu à peu, on ne conserva plus les modifications ultérieures pour revenir à la partition originale qui est l’une des rares de Bruckner jouée sans poser de problèmes d’édition critique.

Dédiée « Ad majorem Dei gloriam » (« Pour la plus grande gloire de Dieu »), cette symphonie n’est pas un chant du cygne. C’est un chant de délivrance, pour un homme à qui la vie n’a guère fait de cadeau

L’adagio, pour déchirant qu’il soit, habituelle cathédrale sonore chez ce compositeur bâtisseur si incompris et si méprisé de son vivant, est tourné vers le ciel. Bruckner était un mystique un brin bigot, mais jetait sur ses portées des notes de lumière, baignées, lorsque s’éteignent les dernières mesures, d’une sorte de sérénité bienheureuse quand s’ouvrent les portes du paradis céleste auquel il croyait.

Les Italiens diraient « Beato lui ». Pour les autres, ceux qui ne croient pas, il reste ces arches musicales d’une splendeur sans pareille et qui vous emportent. Ici, l’adagio (devenu conclusif) dans la version alanguie mais luxueuse de Sergiu Celibidache, l’un des très grands brucknériens du siècle dernier.

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



 

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