15 avril 1918 : “Dans chaque vision fugitive, je vois des mondes / Pleins de jeux changeants et irisés”

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15 avril 1918… 87 ans jour pour jour – À partir des vers de Constantin Balmont, Sergueï Prokofiev compose une vingtaine de petites pièces très changeantes, qu’il servira souvent pour ses bis en concert.

Ce sont ces deux vers du poète symboliste Constantin Balmont qui inspirent Sergueï Prokofiev à partir de 1915. Durant près de deux ans, il réalise vingt petites pièces très changeantes, à la fois croquis ébauchés et dessins élaborés. Aucune de ces pièces ne porte de titre, à part la dixième, étrangement baptisée « Ridiculeusement », et dont le ton un peu caustique rappelle L’Amour des trois oranges.

Prokofiev joue ces vingt pièces à l’été 1917, devant le poète qui les a inspirées, chez un ami commun. Il a d’abord pensé à un titre très mystérieux, « Mimolyotnosti », mais c’est une amie francophone qui, présente ce jour-là, suggère le titre définitif en français : « Visions fugitives ». Balmont a beaucoup aimé la transcription pianistique de ses vers, et Prokofiev puisera allègrement dans ces vingt petites pièces pour ses bis en concert. C’est lui qui assure la création publique voici cent trois ans à Petrograd.

Ce recueil reste assez classiquement au programme des concerts, beaucoup y voyant un Prokofiev « debussyste« . Comparaison assez hardie, à dire vrai : ce n’est juste pas le même monde et les visions fugitives de Prokofiev regardent ailleurs, tout en montrant une grande variété de procédés expressifs et techniques. En voici une interprétation que j’aime beaucoup par le pianiste russe (comme son nom ne l’indique pas) Heinrich Neuhaus.

Cédric MANUEL

 



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Rubrique : éphéméride



 

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