23 mai 1799 : variations pour quatre mains et deux cœurs

23 mai 1799 : variations pour quatre mains et deux cœurs
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Instant classique – 23 mai 1799… 221 ans jour pour jour. C’est sur un poème de Goethe, « Ich denke dein, wenn mir der Sonne Schimmer » (Je pense à toi lorsqu’à mes yeux la clarté du soleil rayonne sur la mer) que Beethoven écrit six variations pour piano à quatre mains en 1799.

Ces quatre mains, ce sont celles de Thérèse et Josephine Brunsvik, pour l’album desquelles cette petite pièce est réalisée. Ludwig van Beethoven écrit d’ailleurs dans une lettre du 23 mai 1799 (d’où l’anniversaire) : « Je ne souhaite rien tellement que ceci : qu’elles se souviennent de temps à autre, en jouant et en chantant cette petite offrande musicale de leur très dévoué Ludwig van Beethoven. »

Oh, mais quand on écrit ça, c’est qu’il y a un petit sujet. Pour qui Beethoven a réellement choisi ce poème, qui dit ensuite : « Je suis avec toi. Si loin que tu puisses être, tu es près de moi. Le soleil décline ; bientôt luiront à mes yeux les étoiles. Oh ! si tu étais là ! » ? Alors, Joséphine ou Thérèse ? On sait à peu près clairement aujourd’hui qu’il s’agit bien de Joséphine. Certain historiens pensent même que la fameuse et mystérieuse « Immortelle bien aimée » de sa lettre de juillet 1812 (jamais envoyée), c’est elle, Joséphine, qui épouse au mois de juin suivant, sur ordre de sa mère, un vieux comte, Joseph Deym.

On sait que Beethoven continuera à donner des leçons à Joséphine et à sa sœur pendant cette année, il deviendra un ami du comte également, mais on sait aussi qu’on a tellement peu de renseignements sur lui durant ces mois de 1799 qu’il s’est en quelque sorte retiré du monde. Joséphine sera veuve dès 1804 et Beethoven la verra (très) souvent, lui écrira maintes lettres mais leur vie restera la même. Elle sera malheureuse dans son remariage, et mourra avant le compositeur, en 1821, l’année où Beethoven écrira ses deux dernières sonates pour piano (alors qu’il ne meurt que 6 ans plus tard), dont le célébrissime opus 111, considéré par certains comme un Requiem pour Joséphine (ce que beaucoup d’autres contestent tout à fait).

Le fait est qu’il n’existe plus aucun document permettant de savoir quelle fut la réaction de Beethoven lorsqu’il apprit sa mort. Il est bon de laisser à tout cela sa part de mystère.

Cédric MANUEL



Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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