26 octobre 1896 : la roue tourne pour les méchantes marâtres

26 octobre 1896 : la roue tourne pour les méchantes marâtres
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Instant classique – 26 octobre 1896… 124 ans jour pour jour. Antonín Dvořák compose son plus long poème symphonique, Le rouet d’or, une pièce musicale très descriptive et brillante, qui relate une histoire bien connue, faite de roi, de jeune fille pure et de méchante marâtre. Pendant ce temps, le rouet tourne, tourne, tourne…

Le « rouet d’or » est l’un des cinq poèmes symphoniques composés par Antonín Dvořák après son retour des États-Unis, où il avait passé trois ans pleins de nostalgie pour sa Bohème natale. Comme les autres, il est bâti à partir d’une ballade du poète Karl Jaromir Erben, mort quelques années auparavant.

Écrit entre janvier et avril 1896, le « rouet d’or » est le plus long de ces poèmes symphoniques. Il raconte l’histoire d’un roi qui chasse dans une forêt (la fanfare initiale). Il arrive devant la maison de Dornička, qui travaille sur son rouet. Évidemment, crac badaboum, coup de foudre. Mais voilà, comme dans tous les vilains contes de fées, il y a une vilaine marâtre, laquelle a une vilaine fille qu’elle aimerait bien « donner » au roi. Pour ça, pas difficile, il n’y a qu’à se débarrasser de la jeune Dornička et la couper en morceaux. Toute ressemblance avec des faits barbares récents est purement fortuite.

Le roi, qui a quand même un côté un peu nigaud, se fait avoir et épouse la fausse Dornička, puis part à la guerre. Mais comme dans tous les vilains contes de fées, il y a un gentil magicien qui sait tout et qui vient racheter les morceaux de la pauvre jeune fille en échange d’un rouet d’or. Il rend la vie à Dornička et recolle en quelque sorte les morceaux. Le roi revient victorieux (évidemment, et il est sûrement beau comme un astre, musclé comme un auroch, etc., etc., et nigaud comme un roi de conte de fées – ou un prince, souvent gratiné aussi). Le rouet d’or, qui est magique, lui dit TOUT. Ni une ni deux, le roi protège illico sa bien-aimée et fait exécuter les vilaines. Y a une justice, dans les contes de fées.

Très descriptif et brillant, ce poème symphonique fera l’objet d’une révision par le gendre de Dvořák, Josef Suk, qui le raccourcira de plusieurs minutes, version la plus communément retenue aujourd’hui. Mais c’est bien la version originale, créée à Londres voici tout juste cent vingt-quatre ans sous la baguette de Hans Richter, que j’ai choisie ici, par l’un des grands spécialistes de la musique tchèque (surtout de Janáček), sir Charles Mackerras.

À vous de repérer les différents épisodes et les moments où le rouet tourne, tourne, tourne…

Cédric MANUEL

 



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