Cinq questions sur l’accord historique entre Twitch et la SACEM pour soutenir les créateurs

Cinq questions sur l’accord historique entre Twitch et la SACEM pour soutenir les créateurs
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La plate-forme de diffusion de vidéos du géant Amazon et la SACEM ont annoncé la signature d’un accord permettant de rémunérer les droits aux auteurs, compositeurs et éditeurs membres de la SACEM lorsque leur musique est partagée ou diffusée en ‘‘livestream’’.

Profession Spectacle décrypte cette petite révolution.

1. Twitch, késako ?

Twitch est une plate-forme collaborative américaine, propriété du géant américain Amazon, qui permet de regarder des vidéos en streaming. Si, au départ, il ne s’agissait que de vidéos de gens jouant à des jeux vidéo, on y trouve aujourd’hui des matchs de football, des défilés de mode, des sketchs de comiques ou encore des concerts.

2. Et en quoi ça concerne les artistes ? 

« Au sein de la communauté de la SACEM, nous avons pu constater que des artistes se tournent de plus en plus vers Twitch pour accroître leur présence et rencontrer leurs fans », a déclaré Jean-Noël Tronc, PDG de la SACEM. En effet, depuis le confinement, on l’a vu, les créateurs et les artistes cherchent comment se renouveler et renouer les liens avec leurs publics. Bon nombre d’entre eux se produisent sur Twitch pour rencontrer leurs fans et organiser de nouvelles expériences musicales en direct. Les artistes peuvent interagir avec eux au travers de Foire aux questions, de jeux vidéo, de cours de production et bien d’autres services. Avec des outils de monétisation, des “livestreams” et des performances en direct depuis un écran, Twitch a profondément transformé le paysage audiovisuel.

3. Ok, et en quoi consiste cet accord ? 

Désormais, les artistes seront assurés de percevoir des droits de la part de la SACEM s’ils décident de se produire en direct sur ce site, détaille Le Figaro. Plus besoin de déclarer ces “livestreams” : « Twitch et la SACEM développeront ensemble des applications informatiques visant à simplifier et optimiser l’identification et le reporting des œuvres diffusées », indique la SACEM. L’accord assure aussi aux sociétaires de la SACEM que leurs droits d’auteur seront protégés si un créateur de contenu de Twitch utilise leurs œuvres dans une de ses vidéos.

4. Formidable, super idée, ne faudrait-il pas que les autres plates-formes s’y mettent aussi ?

Mais c’est déjà le cas ! Fin mai, la SACEM a conçu un dispositif d’urgence pour rétribuer ses sociétaires qui se sont produits gratuitement et en direct sur Facebook, Instagram ou YouTube, explique cet article de France Inter. L’accord a été prolongé durant l’été jusqu’au 31 août.

Comment ça a fonctionné ? Le “livestream” d’un seul titre a été rémunéré 10 euros minimum, les streams inférieurs à 20 minutes ont été payés 46,35 euros et ceux de plus de 20 minutes, 76 euros. S’y est ajouté 0,001 euro par vue – en prenant en compte les replays, sur YouTube par exemple, comptabilisés chaque trimestre. « Par exemple, si vous avez interprété un livestream d’une durée de 15 minutes vu 10 000 fois, vous toucherez 46,35 euros de montant minimum et 10 euros (10 000 x 0,001) de rémunération complémentaire, soit 56,35 euros au total », avait expliqué un communiqué de la SACEM.

Et ça peut grimper jusqu’à combien ? France Inter a pris un bon exemple avec le brunch de « M », alias Matthieu Chedid, un dimanche matin d’avril. D’une durée de 46 minutes et vu par un peu plus de 439 000 personnes sur YouTube et 1,8 million sur Facebook un mois plus tard, ce direct devrait rapporter à l’auteur de « Machistador » 76 euros de base, plus 439 euros pour les vues YouTube et 1 800 euros pour celles sur Facebook, soit un total de 2 315 euros. Pas mal pour une prestation tout en dégustant son thé en famille !

5. Et c’est un accord longue durée, ou juste le temps de la COVID-19

Les détails de cet accord n’ont pas encore été dévoilés. Impossible de dire pour le moment à combien se monteront les rémunérations en question. Autres interrogations soulevées par Le Figaro : est-ce que les artistes « pourront piocher à loisir dans le catalogue SACEM sans être inquiétés ? Devront-ils, comme sur YouTube, renoncer aux revenus publicitaires des vidéos concernées, revenus qui seront reversés aux artistes ? » Affaire à suivre.

Jacques GUILLOUX

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