La Vapeur : une SMAC modernisée qui s’inscrit dans un réseau solidaire

La Vapeur : une SMAC modernisée qui s’inscrit dans un réseau solidaire
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Créée en 1995, La Vapeur, scène de musiques actuelles dijonnaise (SMAC), a réouvert ses portes le 7 février dernier, après 18 mois de travaux et d’activité musicale hors les murs. Son directeur Yann Rivoal revient sur l’aboutissement de cette rénovation, nécessaire au bout de vingt ans pour répondre aux nouveaux besoins à Dijon, ainsi que sur ses missions en tant que scène labellisée par le ministère de la culture.

Inauguration de la nouvelle Vapeur

Après plus de deux ans de travaux de rénovation et d’extension, le public dijonnais et les 24 structures membres de la fédération de musiques actuelles de la région Bourgogne-Franche-Comté (féma) ont fait le déplacement pour découvrir la nouvelle Vapeur, lors du concert de Nada Surf, le 7 février dernier.

Verdict ? Une belle surprise dans ce nouvel espace plus accueillant, conçu par l’architecte urbaniste de l’office parisien de l’architecture, Marie-José Barthélémy. Une atmosphère de convivialité et de confort émane aussi bien de la grande salle, pouvant accueillir 1 200 personnes, que du club situé à l’étage, dont la capacité d’accueil est de 230 places.

3 000 m2 d’espace fonctionnel et modulable

«Le bâtiment offre plus de possibilités, de meilleures conditions en termes d’accueil et sur le plan technique. On va tout d’abord le prendre bien en main, pour ensuite tester de nouvelles choses », explique Yann Rivoal, directeur de La Vapeur.

Créée en 1995 dans les anciens entrepôts « Les ateliers rock », La Vapeur occupe désormais 3 000 m2 d’espace, avec sept studios de répétitions, trois bars, une salle d’atelier dédiée à l’action culturelle et des bureaux pour le personnel, devenant la plus importante structure de musiques actuelles de la région.

Un équipement modernisé

Grâce à cette accessibilité améliorée et au renouvellement de l’équipement, davantage de projets pourront naître en lien avec les associations locales, et tout particulièrement dans les domaines de l’accompagnement artistique et de la médiation culturelle.

La Vapeur devrait par ailleurs intensifier la fréquence des concerts proposés. « Il y en aura probablement un peu plus, car on a envie d’exploiter le lieu au maximum, mais pas énormément non plus, puisque nous avions déjà une activité très soutenue pendant ces deux dernières années, nuance Yann Rivoal. Sur les mois d’activités assez forts comme en février, mars, avril et mai, ou encore en octobre, novembre et décembre, ça va représenter deux à trois concerts par semaine en moyenne, parfois quatre, ce qui est déjà pas mal. »

« Il y a encore plein de choses à imaginer »

Cela va bientôt faire sept ans que Yann Rivoal, auparavant directeur du festival Les Vieilles Charrues, dirige la salle de concert. L’équipe est composée de treize salariés permanents à temps plein, d’une personne en mission sur la partie mécénat et d’une vingtaine d’intermittents faisant partie de l’équipe technique.

« Je trouve toujours beaucoup d’intérêt à travailler ici, surtout avec ce nouvel équipement ; on va essayer de l’exploiter au mieux pour faire ce qu’on faisait déjà avant et développer de nouveaux projets. Même si les quatre premiers mois seront encore une phase de test, il reste plein de choses à imaginer. »

Une structure autonome amenée à évoluer…

La Vapeur est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC). « Nous restons autonomes tout en étant juridiquement sous la tutelle de la ville de Dijon. On a notre propre budget et notre propre gestion : c’est nous qui nous occupons par exemple des contrats de travail. » Les élus municipaux qui font partie du conseil d’administration encadrent la légalité de ce qui est fait.

Si, aujourd’hui, le financement est composé à 50 % de recettes propres et à 50 % de subventions publiques, les revenus de La Vapeur risquent fort d’évoluer dans les mois à venir. Ses premiers financeurs restent à ce jour, par ordre d’importance, la ville de Dijon, l’État, la région et, enfin, le département.

… qui s’inscrit dans un réseau solidaire

Marie-José Barthélémy et Yann Rivoal de La Vapeur, SMAC à Dijon en Bourgogne

Marie-José Barthélémy & Yann Rivoal

Pendant ces deux années de travaux, l’équipe a non seulement maintenu son activité de diffusion hors les murs, mais elle s’est également investie dans la création d’une fédération de musiques actuelles au niveau régional.

« En 2015, à la suite de la réforme territoriale, nous avons mené un vrai travail collectif avec nos homologues de Franche-Comté. On a tout de suite été sur la même longueur d’onde et ce fut une vraie opportunité pour faire valoir collectivement la filière des musiques actuelles. »

Ce réseau anime différents groupes de travail, ainsi que des rencontres régionales : « On se pose à la fois en lieu d’échange, de réflexion en commun et comme interlocuteurs des pouvoirs publics, à savoir essentiellement l’État et la région ».

La féma intervient également pour aider la chaîne des acteurs des musiques actuelles : artistes, salles, producteurs et labels. « On est là pour faire sauter les freins au développement des artistes et pour dialoguer avec les pouvoirs publics, afin que les aides qu’ils créent aillent vers des besoins utiles », explique Yann Rivoal.

Une fédération sur trois niveaux

« Nous sommes membres de la Fedelima (Fédération des lieux de musiques actuelles) de longue date. Il nous semble important d’être fédérés au niveau local, régional, national et international, pour échanger, se nourrir d’expériences diverses, inventer de nouvelles formes ou encore répondre à nos problématiques. »

L’équipe de La Vapeur partage les valeurs défendues par l’UFISC (Union Fédérale d’Intervention des Structures Culturelles), organisation qui regroupe différents champs artistiques. Yann Rivoal est par ailleurs membre du syndicat d’employeurs des musiques actuelles, dont il est l’un des deux représentants régionaux au sein de la 7e commission d’attribution d’aides sélectives du Centre national pour la variété, la chanson et le jazz (CNV).

Si le domaine des musiques actuelles est irréductible aux seules scènes labellisées, les lieux tels que La Vapeur, qui prennent part à un réseau structurant et solidaire, demeurent des piliers pour pérenniser l’activité des artistes.

Morgane MACÉ

Correspondante Bourgogne-Franche-Comté
Yann Rivoal, directeur de La Vapeur, scène de musiques actuelles (SMAC) à Dijon en Bourgogne

Yann Rivoal, directeur de La Vapeur, scène de musiques actuelles (SMAC) à Dijon en Bourgogne



Toutes les photographies – crédits : Morgane Macé / Profession Spectacle



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