Mademoiselle : Isabelle Layer perpétue la tradition du cabaret

Mademoiselle : Isabelle Layer perpétue la tradition du cabaret
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Où peut-on revivre le meilleur du cabaret aujourd’hui ? Au Crazy Horse ou au Moulin Rouge, répondront certains. Si les deux scènes mythiques continuent de vivre au rythme des spectacles qui ont fait leur succès, il en est toutefois une troisième, plus surprenante : le théâtre du Marais, tous les jeudis et vendredis soirs, jusqu’en décembre. C’est en effet dans ce théâtre qu’Isabelle Layer a posé ses bagages, telle la jeune provinciale de son spectacle venue conquérir le Tout-Paris.

Au commencement, il y a un rêve, celui d’une petite fille qui souhaite faire carrière comme danseuse de cabaret. La voix d’Isabelle Layer est la grande surprise de cette heure passée en sa compagnie, dans l’intimité d’une loge que Mademoiselle, son personnage, s’apprête à quitter pour conquérir, après Paris, New York.

La générosité d’un duo en belle symbiose

Tout au long de son cheminement au sommet, elle interprète les grands standards américains, du blues et du jazz, traduits en français : « Respect » d’Ottis Redding, repris magnifiquement par Aretha Franklin, « Diamonds are a girl’s best friend », chantée par Marylin Monroe dans Les hommes préfèrent les blondes, ou encore « New York New York », chanson rendue célèbre par les interprétations de Liza Minnelli et Frank Sinatra. Plus qu’une adaptation francisée, Isabelle Layer nous offre une performance d’interprétation originale, d’une remarquable justesse, pour le plus grand plaisir de nos oreilles.

La mise en scène sobre et efficace de Philippe d’Avilla privilégie la dimension intimiste de Mademoiselle, artiste qui dévoile peu à peu sa vie, ses combats, ses espoirs et ses déceptions, accompagnée sur sa route par le compère et pianiste Pierre (Vincent Gaillard). Celui-ci intervient peu verbalement, sinon pour apporter une touche de bienveillance et d’humour qui brise ce que le spectacle pourrait avoir de trop figé. Mademoiselle se raconte en paroles et en chansons sur les morceaux joués par Pierre. Le duo fonctionne bien : à la générosité de jeu d’Isabelle Layer répond celle – musicale – de Vincent Gaillard.

Un beau voyage dans le temps mais qui manque de profondeur

Nous sommes définitivement au cabaret, tentant de reconnaître, non sans difficultés, chacune des œuvres interprétées par Isabelle Layer. L’artiste nous donne à entendre le sens de ces grands classiques de la chanson et du cinéma qui nous ont fait rêver plus jeune, par le choix discutable du français. Discutable parce qu’à vouloir traduire trop littéralement les paroles de l’anglais, celles-ci perdent de leur saveur, jusqu’à nous apparaître superficielles. Si elles trouvent leur magie dans une mise en scène à l’américaine, du moins pour les amateurs du genre, elles tombent parfois à plat dès lors qu’elles sont sorties de leur contexte ; elles s’intègrent ici dans l’histoire de Mademoiselle, qui ne brille ni par son originalité ni par sa profondeur : le rêve d’une petite qui veut être une star et vivre un grand amour… Le scénario, malheureusement convenu, touche parfois à la niaiserie faute d’une traduction plus poétique, voire qui revisiterait intégralement ces standards pour apporter, soit un peu d’épaisseur à ce rêve infantile et désincarné (un rêve tout en paillettes), soit cette légère touche d’inattendu qu’espère secrètement tout spectateur.

C’est que la force de ce spectacle n’est pas dans une approche renouvelée du cabaret, mais dans sa capacité à le reconstituer fidèlement : nous voyageons dans le temps, pour revivre l’imaginaire charmant d’une époque révolue. Nous ne sommes pas au XXIe siècle, mais assistons à une solide reconstitution historique, figée dans le passé, dont la vie présente tient dans l’interprétation de deux bons comédiens et musiciens, entraînés par l’enthousiasme communicatif de la vigoureuse Isabelle Layer.

Les passionnés de l’univers cabaret ne manqueront pas d’être charmés par ce sympathique spectacle musical (et pourront même faire découvrir cet univers enchanteur à leurs enfants), jusqu’à repartir en sifflant joyeusement l’un ou l’autre de ces airs joliment chantés par cette artiste aux multiples talents.

Pierre GELIN-MONASTIER

 



DISTRIBUTION

Mise en scène : Philippe d’Avilla

Texte : Isabelle Layer & Philippe d’Avilla

Adaptation des chansons : Isabelle Layer

Interprète : Isabelle Layer

Au piano et aux arrangements : Vincent Gaillard



DOSSIER TECHNIQUE

Informations techniques

  • Durée : 1h
  • Public : à partir de 8 ans.
  • Espace scénique : non communiqué.
  • Site du spectacle : Mademoiselle.
  • Facebook du spectacle : Mademoiselle.
  • Diffusion : contact [@] mademoiselle-lespectacle.com et +33 6 43 04 49 14.


OÙ VOIR LE SPECTACLE ?

 

Tournée : retrouvez ici toutes les programmations à venir.

  • 22 septembre au 30 décembre 2016 : Théâtre du Marais (Paris 3)



 

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