Les Alliances françaises : un levier pour les artistes à l’étranger

Les Alliances françaises : un levier pour les artistes à l’étranger
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La Fondation Alliance française et son réseau d’Alliances ont un rôle majeur en faveur du rayonnement du français à l’étranger. L’action culturelle y joue un rôle de premier plan, puisqu’il s’agit de transmettre les arts français de manière vivante et de soutenir les artistes par la même occasion. À ce jour, 822 Alliances françaises (AF) œuvrent dans 135 pays, une belle opportunité, pour les acteurs culturels sélectionnés par les Alliances, de gagner en visibilité à l’internationale.

Soutien indirect des artistes par la Fondation

Chaque année, la Fondation propose à son réseau d’associations des projets artistiques susceptibles de les intéresser, pour agrémenter leur programmation culturelle. « Cette aide au développement et à la programmation du réseau Alliance Française est donc une aide indirecte aux artistes », explique Laurence Lalatonne, responsable de l’action culturelle de la Fondation.

« La Fondation Alliance française a le rôle de coordination d’un réseau associatif, de droit local et privé, qui s’intitule Alliance française, précise-t-elle. Pour ce faire, la Fondation labellise ou délabellise une Alliance française, est garante de leur bonne gouvernance et vient en soutien à la formation et à la professionnalisation des équipes locales ». Celles-ci s’autofinancent grâce aux cours de français dispensés dans chaque Alliance, qui garantissent la transmission de la langue à l’international.

Layla Metssitane, comédienne et metteure en scène, a bénéficié de ce soutien de la Fondation, lui donnant l’opportunité de se représenter à l’étranger. À l’origine ? La venue de Laurence Lalatonne à l’une des représentations de sa pièce Stupeur et tremblements, à Paris. « Elle m’a ensuite contactée pour me parler de son projet de proposer cette pièce au réseau des Alliances françaises, se souvient-elle. J’ai fait près de 300 dates, entre 2012 et 2017. S’il y a eu des partenariats entre la Fondation et l’Institut français, je dois beaucoup aux Alliances françaises, qui ont fait un travail énorme pour allier le spectacle à la diffusion de la culture qu’elles représentent. »

Autonomie des Alliances françaises : un gage de diversité

Chaque association locale des pays où est présent le réseau des Alliances a l’entière liberté du choix de sa programmation culturelle. « En aucune manière la Fondation n’impose un choix de programmation », confirme Laurence Lalatonne. Ce choix se fait en effet par chaque Alliance française elle-même, localement, en fonction de ses publics, de ses moyens et de ses partenariats propres. « Elles choisissent en fonction de leur territoire les projets les plus appropriés, résume-t-elle. La Fondation intervient en soutien direct à ce réseau, en tissant des partenariats avec de l’institutionnel ou du privé, pour lesquels nous étudions chaque année la faisabilité des projets ».

Ce regard de la Fondation sur les offres culturelles garantit aux Alliances la sélection de projets aboutis et stables. De manière complémentaire, sa relation avec des partenaires financiers potentiels offre un soutien supplémentaire aux projets qu’elle accompagne. « Ces partenaires nous font part de leurs productions ou projets, qu’ils sont susceptibles de soutenir financièrement, ne serait-ce que par l’apport d’une contribution à la circulation des œuvres et des artistes. D’un commun accord, connaissant bien notre réseau, nous évaluons les projets viables avant de les proposer aux Alliances Françaises. »

Layla Metssitane confirme l’autonomie effective des programmations. Si elle a eu « une chance extraordinaire d’avoir de la visibilité », il s’agissait pour autant d’une présélection, « car chaque association est autonome », la Fondation ne décidant jamais de la programmation.

« On compte environ 22 000 spectacles et actions culturelles par an, que l’on parvient à évaluer grâce à un questionnaire que les AF remplissent chaque année, précise Laurence Lalatonne. En 2016, il s’agissait même de 23 600 événements culturels et 3,3 millions de spectateurs ». Les programmations, très diversifiées, peuvent être des pièces de théâtre, des cycles de cinéma, des ateliers dans les médiathèques ou encore en lien avec un festival local.

Mode d’emploi pour les artistes

La première étape pour présenter son projet à une Alliance est d’adresser un dossier de presse. « À cette fin, il y a un annuaire sur notre site qui permet à tout producteur de faire connaître son projet », déclare la responsable de l’action culturelle de la Fondation. Les AF, contrairement à l’habitude française, n’établissent pas leur programmation sur une saison, mais sur l’année civile.

La contractualisation s’effectue ensuite « par une cession de spectacle, signée entre la compagnie et l’AF. Toute la communication se fait alors par l’AF locale, en lien avec ses partenaires locaux. Cela fait partie de la mise en œuvre du projet. Et, depuis Paris, nous nous efforçons de relayer les informations qui nous viennent du réseau », assure-t-elle. Si les artistes sélectionnés sont évidemment français ou francophones, les Alliances peuvent également soutenir des artistes locaux.

Prise en charge et financements

Yannick Freytag, responsable du collectif « Hip Hop Citoyen », envoie depuis sept ans des artistes à l’étranger grâce à la Fondation. Il a ainsi pu développer son réseau international pour mettre en valeur l’ensemble de la pratique hip-hop. « Nous avons entre deux et cinq projets différents par an, avec trois dates par pays. Ce ne sont pas des projets rentables, mais cela permet une visibilité, d’avoir des ressources d’artistes sur notre festival parisien « Paris Hip Hop », sur des thématiques telles que « Afrique », « États-Unis » ou « Asie » par exemple », témoigne-t-il.

En règle générale, l’AF prend en charge les billets internationaux, grâce à une convention signée entre la ville de Paris et la Fondation Alliance française. Ensuite, ce sont les AF locales qui paient les cachets et les transports locaux. « Quand il y a des tournées assez lourdes financièrement, on fait appel à l’organisme Spedidam », précise Yannick Freytag.

Si la Fondation a un rôle de coordination et d’accompagnement du réseau culturel, le fonctionnement n’est donc en aucun cas hiérarchique. L’entrée dans la programmation des Alliances françaises est autant une aventure qu’une chance certaine d’être soutenu par la Fondation. À chacun ensuite de trouver les moyens de mener à bien sa tournée internationale, pour le rayonnement des arts français…

Louise ALMÉRAS



 

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