COVID-19 : à Paris, le réseau des musiques actuelles souffre, s’interroge et fait le bilan

COVID-19 : à Paris, le réseau des musiques actuelles souffre, s’interroge et fait le bilan
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Le Réseau Musiques actuelles de Paris (MAP) a lancé sa deuxième enquête concernant l’impact du coronavirus sur le secteur. L’enjeu est de comparer la façon dont les deux confinements ont été vécus mais aussi réfléchir à une sortie de crise tout en incluant plus de bienveillance dans le secteur très concurrentiel de la musique.

Après sa première enquête réalisée du 8 avril au 6 mai, le Réseau MAP (Musiques actuelles de Paris) a lancé son deuxième volet lié à l’impact du coronavirus sur le secteur. « À la suite du premier confinement, nous voulions faire un deuxième volet pour comparer l’avant et l’après », explique Thomas Koffi, le coordinateur.

Mais après l’annonce du gouvernement, l’équipe du Réseau MAP a décidé d’ajouter des questions sur ce deuxième confinement, avec des variantes en fonction de la typologie d’activité. Les questions portent sur les aides et dispositifs dont les structures peuvent bénéficier, la gestion des ressources humaines, l’arrêt d’activité et la baisse du chiffre d’affaires, les charges fixes et, enfin, les propositions de sortie de crise. Les nouvelles données seront comparées à celles obtenues sur la période de mars à avril.

« Nous demandons comment se sont passés les six derniers mois pour nos adhérents, quels dispositifs ont été mis en place, pour quelles raisons certains n’ont pas été éligibles pour des subventions, s’ils l’ont été, pour quels montants… La période de cette enquête va jusqu’à fin novembre, afin de pouvoir prendre en compte ce deuxième confinement et pouvoir le comparer aux effets du premier. Cependant, je pense que nous n’échapperons pas à un troisième volet qui couvrira décembre et les premiers mois de 2021. »

Inquiétudes pour l’année prochaine

L’objectif final consiste à réaliser une analyse sensible de l’activité du secteur et des pertes fixes. « Cela nous permettra d’avoir des éléments pour aller voir nos partenaires institutionnels, comme la DRAC Île-de-France ou la mairie de Paris, poursuit le coordinateur, et discuter de nos revendications comme la question de la paye des loyers, le protocole de réouverture ou encore la capacité à recevoir du public. »

Cette démarche est d’autant plus importante que l’avenir inquiète. « Sur 2020, l’ensemble des dispositifs mis en place par les différents ministères, collectivités territoriales, organismes de gestion collective (OGC) et Centre national de la musique (CNM), même s’ils sont insuffisants et ne concernent pas toutes les activités de la filière, assurent bon gré mal gré une petite trésorerie qui permettra à certaines structures de pouvoir tenir jusqu’à fin décembre 2020. En revanche, 2021 reste une grande inconnue. »

Le réseau estime nécessaire la création d’un rétroplanning pour organiser la reprise des concerts quand le moment sera venu. Thomas Koffi se demande par ailleurs si les pouvoirs publics pourront continuer à soutenir la filière. « Avec les différents fonds de sauvegarde et d’urgence, les déficits se creusent, prévient-il. Des OGC comme la SACEM vont avoir une baisse de la perception de leur redevance. »

Préparer la période post-COVID

En parallèle de cette enquête, le Réseau Map a pour projet de réaliser une étude de cas concret sur l’organisation d’un concert type ou la production d’un disque. « Cela rentre dans le cadre de l’organisation de nos MAP’tinales, des temps de rencontre et d’expertise entre adhérents et un ou une experte sur une problématique du secteur. Pour le 15 décembre, nous avons la volonté de monter un groupe de travail représentatif de l’ensemble des activités de la filière. » L’objectif sera cette fois de mieux comprendre les contraintes des uns et des autres pour préparer la période post-COVID.

Thomas Koffi espère enfin que les effets du coronavirus auront aussi un impact positif sur le fonctionnement du secteur. « Notre milieu est très compétitif, insiste-t-il. C’est une galaxie très concurrentielle, notamment avec l’éclatement lié au numérique. Nous voulons réfléchir à la façon d’intégrer plus de bienveillance les uns par rapport aux autres dans la période post-COVID. Comment peut-on collaborer et s’entraider en étant moins concurrentiel ? Je ne dis pas qu’on va trouver une solution miracle, mais il faudrait faire en sorte de remettre les choses à plat. »

Chloé GOUDENHOOFT

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En savoir plus : Enquête MAP sur l’impact de la COVID-19 sur la filière musicale parisienne

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