Invasion massive du Grand théâtre de Bordeaux : les syndicats CGT quittent le lieu

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À la suite d’une invasion par des personnes « ne se revendiquant pas du mouvement national d’occupation des lieux artistiques et culturels » tel qu’il est envisagé par la CGT, les syndicats Synptac, Samna et Territoriaux Opéra CGT se retirent de l’occupation du Grand théâtre de Bordeaux.

Publié le 19 mars 2021 à 15h32 – Mis à jour le 20 mars à 09h43

Alors que le hall du Grand théâtre de Bordeaux étaient occupés par des professionnels du spectacle vivant et quelques précaires, « des personnes, ne se revendiquant pas du mouvement national d’occupation des lieux artistiques et culturels ni d’une quelconque convergence des luttes, se sont introduites en masse dans la grande salle du théâtre », expliquent dans un communiqué commun les syndicats Synptac, Samna et Territoriaux Opéra CGT, qui disent ne pas pouvoir « cautionner de tels agissements qui ne respectent en rien le fonctionnement démocratique du mouvement » et qui auraient provoqué l’évacuation de l’ensemble des salariés du théâtre.

Selon un article de Céline Musseau publié dans le journal Sud-Ouest, ces « personnes » sont notamment des intermittents qui veulent aller plus loin dans l’occupation que ce qu’ont décidé les différentes branches de la CGT, syndicat à l’initiative de ces occupations aux quatre coins de la France. « À l’Assemblée nationale, ils sont côte à côte avec des masques, on fait mieux qu’eux car on a beaucoup plus de distanciation et d’espace, déclare un intermittent faisant partie de ceux qui revendiquent plus d’autonomie. On veut faire un acte politique, on est rentrés dans la salle, on décide des jauges. Alors certes, nous avons fait les choses dans le mauvais sens, on a pris la salle et on a voté l’occupation ensuite, mais elle a été votée ». Un autre résume la situation : « On est partis d’une occupation avec un petit “o”, on passe maintenant à une occupation avec un grand “O”. »

Les syndicats CGT, désormais en minorité lors des AG, ont décidé de se retirer de l’occupation du Grand théâtre de Bordeaux en raison des désaccords avec les méthodes employées par ce nouveau groupe. « Nous, syndicats CGT, sommes très inquiets de la tournure des événements qui porte un fort discrédit à notre action et laisse un champ indéniable aux opposants de nos revendications, regrettent-ils. De tels actes ne font qu’alimenter la défiance, et nuisent à l’ensemble des professionnels du spectacle et des activités culturelles, de tels actes qui prétendent honorer le 150e anniversaire de la Commune ou qui utilisent la symbolique d’une prise de la Bastille culturelle font en réalité le jeu des pouvoirs que nous sommes censés combattre et desservent la cause des plus précaires. »

Les syndicats rappellent les revendications fondamentales liées à l’occupation du Grand théâtre de Bordeaux – et plus généralement des lieux artistiques en France par les militants de la CGT : le retrait de la réforme de l’assurance-chômage, une prolongation et un élargissement de l’année blanche, l’accès aux congés maternité et maladie indemnisés pour les auteurs, un plan massif de soutien à l’emploi, la garantie des droits sociaux, etc.

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