La Vinylothèque Ultime 2018 : nos 20 meilleurs vinyles de l’année

La Vinylothèque Ultime 2018 : nos 20 meilleurs vinyles de l’année
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La Vinylothèque Ultime 2018… c’est d’abord et avant tout notre sélection ultimement subjective des vingt meilleurs vinyles de l’année 2018 ! « Meilleurs » ? À condition de prendre en compte, outre la qualité musicale, différentes données telles que la belle prise de risque des labels indépendants, l’audace des artistes qui la composent… Nous aimons les chanteurs et musiciens intrépides !

Une sélection qui invite à renouveler constamment sa chère collection de disques vinyles, en osant choisir des albums récents, surprenants, téméraires, impertinents, éloignés des sentiers battus et rebattus par les modes successives.

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A Grave With No Name, Passover, Forged ArtifactsA Grave With No Name – Passover

Le sixième album du parolier et multi-instrumentiste britannique Alexander Shields, alias A Grave With No Name, nous plonge dans une singulière obscurité, teintée de quiétude et d’apaisement. Écrit lors du séjour familial qui suivit le décès de sa grand-mère, Passover déploie les thèmes du deuil avec une majestueuse et sobre beauté.

Dans de telles circonstances, la chaleur humaine domine la possible querelle, une atmosphère de guérison post-introspection prend le pas sur le repenti fuligineux.

(Forged Artifacts)


Anna Calvi, Hunter, Domino Recording Co.Anna Calvi – Hunter

Cet album de l’Anglaise Anna Calvi transpire crûment la douceur d’un sexe féminin qui serait androgyne. Entre retenues et exultations, elle délivre, droite dans ses bottes rock, une œuvre ombrageuse qui porte les stigmates de la courbature de l’abandon.

(Domino Recording Co.)
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Makaya McCraven, Universal Beings, International Anthem Recording Co.Makaya McCraven – Universal Beings

La méthodologie employée par Makay McCraven pour ce magnifique objet vinyle est une expérimentation ambitieuse et hors du commun. Fruit d’une collecte d’échantillons live prélevés à New York, Chicago, Londres et Los Angeles, durant lesquels il a su parfaitement s’entourer, le batteur a ensuite fourni un travail colossal et original de post-production, pour un résultat aux pulsations organiques et obsédantes, une sorte d’utopie jazz revigorée.

(International Anthem Recording Co.)


Blaubird, Rising La Fin de la Tristesse, Microcultures 2Blaubird – Rising, La Fin de la Tristesse

Premier album du duo composé de Laure Slabiak, contralto, et d’Olivier Slabiak, violoniste-guitariste, Rising enchante et ensorcèle tour à tour. La grâce des textes en anglais, français et yiddish, et la voix de Laure résonnent comme une sublime invitation à un envol en confiance, délesté de vertiges, que seul trouble l’effroi d’un atterrissage impossible.

À son écoute, on voudrait être là, à l’heure et pleinement, mais on laisse l’oiseau au sang bleu de transcendance se poser sur l’épaule de sa propre fuite, à défaut que la réciproque ne l’écrase.

(Microcultures 2)


The Ar-Kaics, In This Time, Daptone RecordsThe Ar-Kaics – In This Time

Tout droit venu de Richmond en Virginie, The Ar-Kaics font entrer avec brio dans leur garage rock de multiples influences sixties et seventies. On pensera alternativement aux Kinks, aux Clash, aux Velvet, avant d’admettre une identité propre au groupe avec In This Time. Une envie exacerbée de faire semblant de choquer pour mieux imposer sa propre direction est palpable, et parce que réussie, bienvenue.

(Daptone Records)


Sonido Gallo Negro, Mambo Cósmico, Glitterbeat RecordsSonido Gallo Negro – Mambo Cósmico

Le tutti frutti mambo de Sonido Gallo Negro est un énergique tohu-bohu d’une soigneuse confusion. Les rythmes et les sons abondent de toutes parts pour un voyage dans les décennies, la géographie américaine du Sud et jusqu’en Afrique. Incontournable dans son genre.

(Glitterbeat Records)


Vera Sola, Shades, Spectraphonic RecordsVera Sola – Shades

La poétesse à l’intranquillité gothique signe un premier album autodidacte, aux accents successivement lynchiens ou dostoïevskiens, et qui s’achève par l’étourdissant Many Nights.

Shades scie patiemment et un par un les barreaux d’une cage. C’est le deuil émancipatoire d’une essence féminine non choisie, de carcans écrasants qui nous préexistent, hantent, éloignent de soi, entravent le mouvement et laissent en proie permanente à la peur de soi-même. Vera Sola y dépose sa couronne d’épines comme on se défait d’une ombre malfaisante, et se libère.

(Spectraphonic Records)


Skull Snaps, Mr Bongo, GSF RecordsSkull Snaps – Skull Snaps

L’introuvable Skull Snaps s’offre une seconde vie à l’initiative de Mr Bongo qui le réédite. L’énigmatique groupe funk des années soixante/soixante-dix à l’unique album et aux visuels étrangement proto-métal est devenu au fil du temps un mythe. Il comprend It’s A New Day, l’un des morceaux les plus “samplés” de l’histoire.

(Mr Bongo)


Matthew Dear, Bunny, Ghostly InternationalMatthew Dear – Bunny

Le magnétisme ludique et autres bizarreries à connotations sexuelles du DJ et producteur Matthew Dear ont quelque chose de contagieux. On ne sait pas toujours ce que sa “house groovy” accélère ou ralentit, comme une malveillance envers le clubber qui amuse et combine laborieusement sa revanche, mais Bunny est sans conteste sa plus personnelle invitation à entrer dans cet univers à l’autodérision salvatrice.

(Ghostly International)


Peter Kernel, The Size of the night, On the camper recordsPeter Kernel – The Size of the Night

Le troisième opus du duo suisso-canadien composé de Barbara Lehnhoff et Aris Bassetti place la barre plus haut que les précédents et séduit par la simplicité de sa liberté et son exploration des émotions humaines. il donne des envies de nuits adolescentes un peu high, à jouer joyeusement de son édredon et sans rien savoir, avant de se presser tristement en lui.

(On The Camper Records)

 


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Sara Forslund, Summer Is Like A Swallow, Kaip

Sara Forslund – Summer Is Like A Swallow

La folk DIY de la suédoise Sara Forslund nous enjoint à un voyage intérieur, au rythme d’une barque, entre bonaces augustes et vagues rêveries.

Elle caresse de sa voix l’inquiétante étrangeté de la vie et nous rassure. Elle s’élève au-dessus de nos mers agitées, telle une fée bienveillante sur un berceau en pleurs un jour de pluie, pour faire place à un calme serein et somme toute dessalé de mielleuses naïvetés.

(Kaip)


Calexico, The thread that keeps us, City SlangCalexico – The Thread That Keeps Us

Le duo arizonien s’est exilé au nord de la Californie pour enregistrer leur neuvième album, The Thread That Keeps Us. Joey Burns et John Convertino se sont entourés d’une abondance d’invités pour continuer leur exploration, d’une disparité vraisemblable, et métisser les codes d’une indie-folk de mariachi avec de multiples genres autres. L’entropie incendiaire de leurs inspirations confère une vive impétuosité et l’ardeur d’un bouillonnement à ce nouvel opus.

(City Slang)


Vince Staples, FM!, Def Jam RecordingsVince Staples – FM!

FM! est une déclaration d’amour cinglante, picrate et ensoleillée à la fois, à la côte Ouest américaine dont Vince Staples est issu. Avec cet album, il franchit un cap, s’affranchissant du diktat des tendances, radiophonique notamment, pour mieux affirmer sa propre personnalité et se raconter. Brusque et détonnant.

(Def Jam Recordings)


Lonny Montem, G. Charret – Tara

Louise Lher (Lonny Montem) et Guillaume Charret (Yules) nous livre un premier album habité, de fantômes et d’une mélancolie que les envolées de Louise Lher éclairent. Écrit et composé dans la maison auvergnate du père de Louise, Tara, du nom de celle-ci, vous donne des envies de froid hivernal, de “big big house” et de feux de cheminée consolateurs.

(Marjan Records)


Kurt Vile, Bottle It In, MatadorKurt Vile – Bottle It In

On retrouve le prolifique Kurt Vile avec son nouvel album, Bottle It In, au psychédélisme piquant et à la fausse mais sexy désinvolture. Enregistré en divers endroits lors de sa tournée américaine, il titille le caprice de prendre et regarder la route par la fenêtre, d’un détachement feint et songeur, afin de mieux plonger dans de lunaires considérations.

(Matador)


Xylouris White, Mother, Bella UnionXylouris White – Mother

L’alchimie entre le joueur de laouto grec George Xylouris et le batteur australien Jim White, plus connu pour son travail au sein des Dirty Three, est d’une bouleversante efflorescence. L’intense affinité qui unit les deux musiciens ne peut laisser indifférente et donne des envies d’amitiés. Mother, leur troisième album, est d’une élégance enragée, portée par une osmose triomphante.

(Bella Union)


Kamasi Washington, Heaven and Earth, Young Turks RecordingsKamasi Washington – Heaven and Earth

Ce double album magistral du saxophoniste angeleno est sans conteste l’œuvre la plus aboutie dont il est l’auteur. De son aveu même, Earth est le monde tel qu’il le voit en apparence et Heaven, celui de son for intérieur. Une dyade où la sensibilité et l’intellect se confondent en frontières et en réconciliations, et convertit son auditeur en psalmodier combatif.

(Young Turks Recordings)


Macy Gray, Ruby, Artistry MusicMacy Gray –  Ruby

La voix charismatique de Macy Gray vous ferait croire que, émise sous la pluie, un arc-en-ciel apparaîtrait. L’imparable flamme de sa soul épouse vos envies de danser sur votre propre mélancolie. Écouter Ruby, comme la couleur de son disque vinyle en édition limitée, c’est comme s’amuser, sautillant dans la rue et faussement juvénile, avec les lames d’un couteau.

(Artistry Music)


Imarhan, Temet, City SlangImarhan – Temet

Depuis leur premier album éponyme, Imarhan, originaire de Tamanrasset (Algérie), a parcouru les routes du monde enrichissant leur racine musicale Touareg de multiples influences. Dans une parenté certaine à Tinariwen, Temet est une errance qui chante le mal du pays sans savoir où se trouve ce pays.

(City Slang)


Binidu, Nouvel Ancient, KythibongBinidu – Nouvel Ancient

Le trio, composé de deux membres de Pneu et d’un de My Name is Nobody, s’installe avec Nouvel Ancient sur une mappemonde à l’imaginaire tumultueux et aux chemins de traverse abrupts et perpétuellement déviés. D’une féroce bestialité, Binidu est un disque insolite mais cohérent.

(Kythibong)

 

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Rémi STEMNING



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