Le dernier film d’Orson Welles devrait être achevé… enfin

Le dernier film d’Orson Welles devrait être achevé… enfin
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Ce devait être le retour triomphant du réalisateur américain Orson Welles. Mais le dernier film du cinéaste, The Other Side Of The Wind, est resté inachevé, après des décennies de problèmes financiers et de batailles juridiques.

[avec AFP]

La plateforme de vidéo en ligne Netflix a annoncé en mars avoir acquis les droits du film en vue de son achèvement, un serpent de mer depuis 40 ans, permettant à l’acteur principal du film, Peter Bogdanovich, de réaliser la promesse, dévoilée vendredi, faite à Orson Welles avant sa mort.

Entre prophétie et promesse

« En 1974 ou 1973, Orson et moi étions en train de déjeuner quand il s’est tourné vers moi et m’a dit : Si quelque chose devait m’arriver, je veux que tu me promettes de terminer le film », a confié Peter Bogdanovich, 77 ans, lors d’une séance de questions au TCM Classic Film Festival, à Hollywood. Si le réalisateur le rassure aussitôt sur son état de santé, l’acteur s’engage quant à lui à mener à bien le film.

The Other Side Of The Wind a été tourné par intermittence entre 1970 et 1976, à partir d’un scénario co-écrit avec son amante Oja Kodar, qui figure à l’affiche du film aux côtés de Peter Bogdanovich, John Huston et Dennis Hopper.

Avec Peter Bogdanovich, et depuis la mort d’Orson Welles d’une crise cardiaque en 1985, Frank Marshall, l’un des producteurs à l’époque du tournage, est à l’avant-garde de ce projet de finir le film.

Une œuvre aux accents autobiographiques

Frank Marshall dirigera le projet pour Netflix en collaboration avec Bogdanovich, qui a une riche carrière d’acteur mais s’est aussi illustré comme réalisateur avec La dernière séance (1972), la comédie What’s Up, Doc? (1972) et Mask en 1985.

Si la carrière d’Orson Welles a été marquée par plusieurs films salués par la critique comme Citizen Kane (1941) et La Soif du mal (1958), ses œuvres n’ont jamais été des succès commerciaux. Son art a toujours eu des accents autobiographiques : The Other Side Of The Wind raconte les derniers jours d’un réalisateur en perte de vitesse qui s’efforce de forger son dernier grand retour.

Le film a été tourné sur six ans autour de Los Angeles, en Arizona, dans le Connecticut, en Angleterre, en France, aux Pays-Bas, en Espagne et en Belgique.

De revers en soucis…

Le tournage principal a commencé en 1970 mais a été retardé de deux ans lorsque le gouvernement américain a décidé que la compagnie d’Orson Welles était une société de holding plutôt qu’une société de production et lui a présenté une énorme facture d’impôts.

La production a connu de nouveaux revers avec la fuite d’un investisseur coupable d’avoir détourné une grande partie du budget, l’effondrement d’investissements promis et des querelles avec des soutiens iraniens.

La scène finale a été tournée en janvier 1976, mais l’argent était épuisé, laissant Orson Welles effectuer le travail d’édition du film lui-même, pendant son temps libre, jusqu’à sa mort.

De la bataille juridique à la finition du film

S’en sont suivies des décennies de batailles juridiques entre la fille d’Orson Welles, Oja Kodar, et même le gouvernement iranien, sur la propriété des pellicules du film, enfermées dans un coffre à Paris.

En 2004 Peter Bogdanovich avait annoncé son intention de restaurer le film et, trois ans plus tard, il déclarait que toutes les parties étaient parvenues à un accord, avec une sortie en salle prévue pour la fin 2008. Mais de nouveaux problèmes ont bloqué la production.

Au mois de mars, Peter Bogdanovich a annoncé que les pellicules originales étaient enfin arrivées à Los Angeles, marquant la reprise officielle du processus de post-production. « Depuis sa mort, j’ai constamment essayé de terminer ce film (…) et maintenant Netflix le fait et nous allons commencer le montage à la fin de ce mois », a-t-il repris.

Orson Welles n’a jamais enregistré la voix-off d’ouverture et l’un des endroits où un accident de voiture n’a pas encore été filmé n’existe plus, mais M. Bogdanovich est convaincu que le résultat final sera à la hauteur des attentes. (John) « Huston est génial. J’ai vu beaucoup de ses trucs, il est simplement brillant. C’est un casting étonnant », a raconté le cinéaste.

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