Le théâtre et le handicap mental : un possible déplacement de la norme

Le théâtre et le handicap mental : un possible déplacement de la norme
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Michel Schweizer met en scène Les Diables, avec sept comédiens de la compagnie de l’Oiseau-Mouche, tous comédiens professionnels et personnes en situation de handicap mental. Un spectacle théâtral qui dit le possible déplacement de la norme. À découvrir en tournée dans toute la France.

Michel Schweizer, toujours, se méfie des consensus. Aux monotones « petits arrangements de vie » qui président le plus souvent aux relations humaines, il préfère les rencontres « qui requièrent de l’engagement, de l’effort, du risque, qui tordent les pratiques de séduction naturellement en exercice ».

Au théâtre, lieu privilégié de l’expérience de l’Autre et chambre d’écho du monde contemporain, il réunit de petites communautés provisoires, dont il fait surgir les singularités et dont il perturbe les savoir-faire.

Pour Les Diables, ce sont sept comédiens de la Compagnie de l’Oiseau-Mouche, tous comédiens professionnels, personnes en situation de handicap mental, qui viennent éclairer sur scène ce que la vie se charge de nous faire oublier : le possible déplacement de la norme.

Note d’intention

En février et octobre 2016, j’ai rencontré à deux reprises sur plusieurs jours à Roubaix, une partie des comédiens professionnels de l’Oiseau-Mouche.

Pour Stéphane Frimat, directeur de l’Oiseau-Mouche, l’objectif de ces rencontres était principalement de faire connaissance avec ces comédiens dans l’hypothèse de partager prochainement une expérience artistique en commun.

Sur une durée totale d’une dizaine de jours, j’ai donc proposé à ces acteurs professionnels différentes entrées afin qu’ils appréhendent, par un apport théorique et des expérimentations mon approche du spectacle vivant et de ce qui peut constituer une expérience de création affranchie de toute catégorisation disciplinaire.

J’ai rencontré des personnalités passionnantes et disposées à expérimenter des propositions qui, naturellement, contenaient la promesse de troubler, d’enrichir leur compétences et croyances acquises suivant leur ancienneté au sein de la compagnie. À l’issue de ces rendez-vous, j’ai eu l’évidence et la confirmation qu’un projet de création pourrait constituer pour ces comédiens et moi une véritable expérience humaine et artistique. Étant très sensible aux rencontres qui mettent à l’épreuve un certain savoir-faire artistique aujourd’hui stabilisé, je me réjouis du déplacement que provoquera nécessairement pour moi cette rencontre.

L’occasion aussi de prolonger ce qui caractérise et justifie mon activité d’artiste depuis de nombreuses années : la convocation sur scène de mondes qui puissent proposer aux publics de véritables expériences artistiques et esthétiques où s’éprouve, entre autres, notre rapport à l’altérité.

Une recherche qui s’attache à créer des conditions où le vis-à-vis scène/salle, spécifique à la nature de ce lieu public, restaure pleinement la dimension vivante des sujets en présence.

La perspective enfin de créer une forme de collaboration qui puisse à la fois considérer les réalités de leurs handicaps tout en valorisant la richesse de leur personnalité et leurs qualités professionnelles sans oublier leur désir évident d’investir des processus créatifs qui échappent à leur degré de connaissances acquises dans le domaine théâtral au sein de la compagnie.

C’est pourquoi, compte tenu de la particularité de ces comédiens où le handicap est associé à une connaissance avérée du métier d’acteur, il me semble vital, à partir de leurs pratiques et croyances, de les familiariser à de nouvelles modalités d’exhibition propres à mes préoccupations artistiques qui orienteront nécessairement la nature de la production spectaculaire.Comme par exemple, les sensibiliser au vis-à-vis inhérent aux réalités de la représentation qui nécessite selon moi de trouver les capacités de regarder autant que l’on est regardé contribuant ainsi une économie du vivant plus équilibrée. Point sensible par rapport à ce qui les caractérise

Renseignements & Distribution

Durée : 1h15
Public : non renseigné

Conception, scénographie et direction : Michel Schweizer
Avec Jonathan Allart, Marie-Claire Alpérine, Jérôme Chaudière, Dolorès Dallaire, Florence Decourcelle, Thierry Dupont, Frédéric Foulon
Textes : Marie-Claire Alpérine, Jérôme Chaudière, Thierry Dupont et Michel Schweizer
Collaboration artistique : Cécile Broqua
Scénographie : Éric Blosse et Michel Schweizer
Conception sonore : Nicolas Barillot
Création lumière : Éric Blosse
Conception vocale et musicale : Dalila Khatir
Conception et training marionnette : Bérangère Vantusso
Réalisation marionnette : Einat Landais
Régie générale : Jeff Yvenou
Design graphique : Franck Tallon
Régisseurs de tournée : Nicolas Barillot et Paul Zandbelt

Où voir le spectacle ?

– Du 16 au 20 décembre 2019 : Grande Halle de la Villette
– 4-5 février 2020 : Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines
– 12-13 février 2020 : Maison de la Culture d’Amiens
– 10 mars 2020 : Théâtre Molière-Sète
– Du 24 au 26 mars 2020 : Les 2 Scènes à Besançon
– 28-29 avril 2020 : Le Bateau Feu à Dunkerque
– 5-6 mai 2020 : Le Tandem à Douai
– 12 mai 2020 : Le Phénix à Valenciennes
– Du 20 au 23 mai 2020 : Festival Crossing the Line à Galway (Irlande)
– 4-5 juin 2020 : Centre culturel André-Malraux à Vandœuvre

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Crédits photographiques : Anouk Desury



 

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