MyRecords : en pleine crise, il lance un nouveau label de musique à Lyon

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En dépit d’une crise sanitaire qui immobilise – et fragilise – l’ensemble de la scène musicale, Franck Viala, ancien manager, décide de se lancer dans une nouvelle aventure : la création d’un label de musique : « MyRecords ». Rencontre avec un passionné…

Franck Viala n’a ni la langue, ni les oreilles dans sa poche. Quand il a quelque chose à dire, il le dit ; quand il désire faire entendre de beaux artistes, il s’arrange pour le faire. Or, ce qu’il aime par-dessus tout, c’est la musique. Non pas en tant que musicien mais en amateur au sens fort du terme, c’est-à-dire « celui qui aime ».

Ainsi, outre le fait d’écouter beaucoup de musique – « Mes goûts ont changé en grandissant, assure-t-il d’un air malin. J’écoutais beaucoup de métal et de hard-rock quand j’étais plus jeune, mais désormais je peux aussi bien me régaler de pop, de rock, de jazz ou de soul » –, il décide d’en faire son métier.

De la passion à l’humain…

Il passe près de vingt-cinq ans de sa vie à être manager. Le métier lui plaît, il aime évoluer dans ce monde-là. Mais à force de voir les nombreuses difficultés auxquelles sont confrontés les artistes pour rencontrer un interlocuteur dans un label – nombreux sont-ils en effet à ne recevoir aucune réponse à leur envoi, ou aucune explication à un refus –, Franck décide alors de créer son propre label, à Lyon. « Par passion, d’abord, mais aussi parce que mon métier c’est l’humain. Tout en restant dans l’ombre, ce que je désire le plus est mettre les artistes en lumière. »

L’idée avancée et posée, la passion présente, l’aventure commence. Le label est donc créé en janvier 2020… et stoppé net par l’arrivée du virus. « Bien sûr, lancer le label en pleine crise sanitaire est risqué. Pour le métier artistique, la chanson, la comédie, la situation est très grave et très inquiétante. Révoltante aussi ! On n’a plus de vie, plus de possibilité de se détendre !, s’insurge Franck Viala. Aujourd’hui, le Français a juste le droit de travailler ! »

Mais justement, peut-être que produire des artistes est une façon de réaffirmer la nécessité de la musique dans un monde que l’on veut museler, enfermer, entraver.

Alors, quelle différence y a-t-il entre son métier de manager et celui de directeur de label ? Le manager est celui qui est proche de l’artiste. Depuis quelques années, le statut de celui-ci a changé, et il est désormais « le secrétaire particulier de l’artiste » : il est son confident, celui qui gère ses contrats, qui organise les plannings, celui qui le soutient, qui l’encourage, « l’épaule sur laquelle il peut pleurer quand c’est nécessaire », ajoute Franck Viala. Théoriquement – parce qu’avec le créateur de MyRecords, il y a la pratique et la théorie ! – le producteur ne s’occupe que de produire l’album. « Or, j’ai trop vu dans mon parcours des artistes malheureux car mal conseillés, mal entourés et je ne veux pas ça ! Un artiste heureux donne le maximum de lui-même. »

On le comprend assez vite : Franck ne veut pas être un producteur comme les autres. Le choix de la première artiste à intégrer son label n’est en ce sens pas anodin…

« Quand on signe avec un artiste, c’est qu’on croit en lui »

Cody Blackstone Tu veux du fricLa première artiste signée par MyRecords est en effet une artiste lyonnaise, Cody Blackstone ; celle-ci n’est pas une inconnue pour le tout nouveau directeur de label puisqu’il était son manager. Auteure-compositrice-interprète, Cody Blackstone a déjà fait de nombreuses scènes et son parrain artistique n’est autre que Michael Jones. « Quand on signe avec un artiste, c’est qu’on croit en lui, explique Frank Viala. Et le but est bien entendu que ça fonctionne. » Il est certain que lancer l’aventure avec une artiste qu’il connaît et qu’il aime est un point positif.

Le tout premier single, intitulé « Tu veux du fric ! », vient de sortir – le 23 avril dernier – sur toutes les plates-formes. L’album de quatorze titres, Instant T, devrait paraître en septembre prochain. Tous les titres sont enregistrés et seuls quelques-uns sont encore en phase de mixage et de mastering. Quant au clip, tourné en studio à Lyon par l’agence Focus in et dans une villa de la région lyonnaise, il est au montage. Ne reste que la photographie de la pochette à finaliser.

Et après ? Bien sûr, face à la situation actuelle, le label commence prudemment, en ne signant pas trop d’artistes dont il ne pourrait pas s’occuper suffisamment bien. « Lancer un artiste coûte cher et, pour pérenniser une signature, il faut une bonne production, une bonne communication ; il y a autant d’investissement en communication qu’en fabrication. » En temps « normal », la communication autour de la sortie d’un disque se fait beaucoup grâce aux dates de concerts. En ce moment, MyRecords compte sur la presse et sur les réseaux sociaux. Il compte aussi sur le soin apporté à ses choix, dont celui de favoriser les enregistrements avec des musiciens plutôt qu’avec l’aide de la MAO.

Le coup de cœur pour stratégie

Quelle est la stratégie du label ? « Le premier critère est celui de l’émotion car c’est ce qui attire notre attention. La question qui intervient immédiatement après est : je l’aime bien mais comment je le produis ? Et malheureusement, on ne peut pas produire un artiste juste pour le plaisir de le produire. Il faut ensuite réfléchir à ce que l’on peut faire avec lui et surtout, où on peut l’emmener. »

Alors justement, comment découvrir un nouveau talent quand on crée ainsi un nouveau label ? Le travail de Franck Viala consiste à chercher la perle rare, dans des concours qui se déroulent dans les régions – « On a énormément de belles voix en France ! » –, à faire passer des auditions, à suivre des émissions comme The Voice par exemple. Par ailleurs, il y a tous ceux qui frappent directement à la porte de MyRecords ; chaque jour en effet, des propositions arrivent directement dans la boîte électronique, venant de jeunes talents français ou étrangers à la recherche d’un label. Car, si Franck Viala aimerait produire des artistes de la région, il n’a nullement l’intention d’en faire une ligne de conduite exclusive. Nul chauvinisme chez lui, uniquement la volonté de marcher au coup de cœur ! « Plus j’aurais mis d’artistes en lumière, plus je serai heureux ! Mon but est de rendre les gens heureux : mes artistes et le public ! »

Gageons que le vœu de Franck Viala se réalise et que, bientôt, le public lyonnais puisse à nouveau aller applaudir les artistes de son nouveau label sur scène…

Virginie LUPO

Correspondante Auvergne-Rhône-Alpes

En savoir plus : label MyRecords

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