Tout savoir sur le métier de « développeur d’artistes » en 5 questions !

Tout savoir sur le métier de « développeur d’artistes » en 5 questions !
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Qu’est-ce qu’un développeur d’artistes ? Question essentielle pour une profession souvent méconnue. Une étude économique et sociale vient de paraître sur les développeurs d’artistes de la région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon (LRMP). Menée par RCA et Avant-Mardi, cette étude vise à mieux comprendre leur activité, leur rôle, leur réalité et leur importance pour la filière musicale, l’insertion professionnelle des artistes et la vitalité des territoires. Décryptage en 5 questions.

1. Qu’est-ce qu’un développeur d’artistes ?

Le terme de « développeur d’artistes » a été défini en 2014 par un groupe de travail du Réseau de coopération des acteurs de musiques actuelles (RCA) pour désigner les « acteurs de la musique actuelle œuvrant à la structuration du projet global d’un ou plusieurs artistes ».

Cette aide concerne l’administration des projets, la construction d’une économie artistique, mais aussi l’aide à la décision, le conseil artistique, la promotion, la communication, la gestion des droits, la production de spectacles, l’enregistrement, la formation… En bref, le développeur d’artistes est un maillon essentiel dans la structuration des interactions entre acteurs des musiques actuelles.

Il se distingue par trois caractéristiques :

  • la possession d’une vision globale du projet de l’artiste ;
  • la prise de risques en tant que personne morale dans ce projet ;
  • l’attention particulière au développement de projets artistiques locaux.

2. Quelle est la nature des structures proposées par ces développeurs d’artistes en région LRMP ?

Les structures privilégiées sont principalement des associations loi 1901 (84 %), forme juridique que les développeurs d’artistes considèrent comme la plus facile à créer, gérer et assumer en tant qu’acteur social. Généralement, ces associations (ou parfois SARL) sont des structures récentes : 7 sur 10 ont moins de dix ans d’existence, 1 sur 3 n’a pas cinq ans.

Leur activité relève généralement de la branche professionnelle du spectacle vivant (84 %) ; ils sont souvent détenteurs d’une licence d’entrepreneur de spectacles (52 %) ou d’entrepreneur artistique et culturel (43 %). Leur mode de fonctionnement est hybride : les développeurs d’artistes se considèrent tout autant comme des entrepreneurs que comme des artisans du monde du spectacle, tout en se définissant clairement comme des acteurs de l’économie solidaire et sociale.

Résultats chiffrés de ces structures en région LRMP pour l’année 2014 :

  • 10 artistes embauchés,
  • 441 intermittents employés,
  • 20 669 heures de spectacle.

3. En quoi consiste l’activité de ces développeurs d’artiste en région LRMP ?

Le premier constat est l’importance accordée aux groupes et artistes régionaux : 63 % des cas. À ces artistes, les développeurs proposent souvent plusieurs services. Un développeur d’artistes sur deux pratique ainsi entre 4 et 6 activités de soutien : accompagnement administratif et vente des concerts (94 %), promotion et communication (84 %), organisation des concerts et management des artistes (64 %). Généralement, ces accompagnements durent presque deux ans (23 mois en moyenne).

Ces développeurs d’artistes ont souvent une approche pluridisciplinaire qui les pousse à soutenir, dans 40 % des structures, une autre activité que la musique. Pour intégrer de nouveaux artistes à leur réseau, ces développeurs fonctionnent le plus souvent par bouche à oreille ou en se rendant sur les lieux de diffusion.

4. Comment ces développeurs d’artistes s’insèrent-ils dans le paysage social régional et national ?

Les développeurs d’artistes semblent sur ce point ne pas encore être en mesure de développer des collaborations optimales avec les structures professionnelles qui les entourent. Plus d’un développeur d’artistes sur deux n’est affilié à aucune société civile. Quand ils le sont, ils sont dans la moitié des cas adhérents CNV. En conséquence, 6 développeurs sur 10 ne reçoivent aucune aide des sociétés civiles.

Ils sont peu à être affiliés à des syndicats professionnels (21 %), peu à participer à des salons professionnels (25 %) et la moitié seulement participe à un réseau professionnel (54 %). Cependant, s’ils ne privilégient pas les circuits institutionnels, deux développeurs sur trois travaillent très souvent entre eux.

Ce constat montre que si le secteur des développeurs est ouvert et en demande de partenariats, les structures actuelles manquent de visibilité sur les possibilités que lui offrent toutes les sociétés civiles qui l’entourent ; ces dernières sont en effet susceptibles de les aider, de les orienter, de les financer, et enfin de garantir leur professionnalité.

5. Quelles sont les perspectives qui attendent les développeurs d’artistes ?

La volonté de développer des structures complètes – alliant l’efficacité d’un modèle économique performant à l’humanité d’un modèle social et solidaire – permet de soutenir de plus en plus l’ancrage d’une culture locale tout comme la diversité culturelle dans son paysage régional. La situation montre néanmoins que, malgré une relative disparité, il y a clairement des besoins communs. Tout d’abord, les développeurs d’artistes veulent être davantage reconnus par leurs partenaires, et trouver des soutiens pour faciliter leur formation et leur professionnalisation.

L’autre pan important est celui du soutien à l’emploi, ainsi que d’un soutien économique indispensable pour stabiliser et pérenniser des modèles économiques encore jeunes. En s’insérant de façon plus optimale dans les écosystèmes politico-culturels et musicaux, il y a fort à parier que ces nouveaux acteurs seront le cœur de la dynamique artistique de la scène de demain.

Camille DALMAS

Téléchargement : l’enquête intégrale.

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