« Ah Tu verras ! », un Nougaro vivant, un Gustin vibrant

« Ah Tu verras ! », un Nougaro vivant, un Gustin vibrant
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Au théâtre L’Archipel, Didier Gustin est au top de sa forme. Et il le fait savoir, avec enthousiasme, en inoculant la joie par voix interposées avec son nouveau spectacle musical « Ah Tu Verras ! », mis en scène par Hubert Drac. C’est drôle, irrésistible et émouvant ! Avec un talent qui ne se dément pas et une forte présence scénique, il invite cinquante artistes, auxquels il emprunte la voix, à interpréter les chansons immortelles de Claude Nougaro. Il fallait y penser !

En écrivant ce spectacle, avec la complicité de ses amis Hubert Drac et Jacques Pessis, il rend un immense hommage au poète qui a été l’un des premiers à l’encourager dans sa voie… ou, pourrait-on dire, ses voix de prédilection. Accompagné des musiciens Hugo Dessauge et Laurent Roubach, l’imitateur parvient dès la première note, dès la première transfiguration, à enflammer le public qui voyage à rebrousse souvenirs dans l’univers du chanteur disparu en 2004. L’alchimie entre l’artiste au pluriel et le public est palpable tant les cœurs palpitent à l’unisson au fil d’un scénario d’une grande poésie. Au-delà des (ré)incarnations étonnantes, c’est une belle histoire que l’artiste nous relate, à laquelle on croit d’emblée, juste pour le plaisir pur d’y croire.

Il était une fois Claude Nougaro qui, de là où il repose, se choisit un artiste bien vivant pour être, le temps d’une journée, le maître de cérémonie dans sa maison de campagne où se niche une fontaine dite miraculeuse. Qui boit de son eau se voit immunisé contre le manque d’inspiration, un véritable « vaccin contre la page blanche ».

On comprend que les artistes, jeunes et moins jeunes, s’y précipitent. Et ils sont nombreux… Le maître de cérémonie qui les accueille cette année-là est Didier Gustin qui a accepté la mission. Avec gentillesse et incrédulité, il tente de gérer les desiderata de ces artistes qui surgissent au compte-gouttes au gré des chansons de Nougaro qu’ils doivent interpréter à la manière de leur créateur. Ah tu verras !, Toulouse, Cécile, Amstrong, Je suis blanc de peau, Bidonville, Le jazz et la Java, Je suis sous, Sing sing song… Comme ils veulent tous se gorger de cette eau miraculeuse, ils se plient au règlement avec bonne humeur.

Nous retrouvons Johnny Halliday, Jean-Marie Bigard, Michel Drucker, Julien Clerc, Charles Aznavour, Pierre Palmade, Vincent Delerm, Dany Boon, Grand corps malade, Gérard Depardieu, Jean-Claude Van Damme… Et Fabrice Luchini, le récalcitrant, qui ne peut s’empêcher de réciter « L’Huître et les Plaideurs » de Jean de la Fontaine.


Lire aussi notre portrait de l’artiste :
Didier Gustin, imitateur poétique du désert à la scène

L’artiste imitateur porte si justement le costume de ces nombreuses personnalités qu’il est superfétatoire d’énoncer leur nom. Dans ce rôle d’hôte taillé à la perfection pour lui, il s’efface aussi avec respect et simplicité devant de grands artistes disparus comme Gainsbourg, Bashung, Coluche et ceux d’une autre génération qui ont su nous faire rire et pleurer d’émotion. L’écriture, belle et sensible, rehausse un spectacle qui est tout sauf une succession d’imitations.

C’est un rêve complice auquel nous convie Didier Gustin. Et l’intermède nostalgique d’une douce intensité qu’il nous offre entre les 400 coups des artistes assoiffés d’inspiration est renforcé par une projection vidéo des visages de Galabru, Funès, Bourvil, Serrault… Leurs apparitions d’outre-tombe se gondolent par intermittence sur une tenture sombre en faisant entendre leurs voix familières qui émeuvent toujours autant. L’invitation au rêve tient toutes ses promesses.

Visiblement heureux, l’artiste savoure ce moment qu’il passe avec son public qu’il aime et qui lui rend bien. L’on ressort du spectacle enthousiaste et gonflé à bloc et l’on constate qu’après plus de trente ans de métier, Didier Gustin n’a nul besoin d’abreuver son inspiration à la source miraculeuse de Claude Nougaro. La source miraculeuse est en lui… Que dis-je ? La source miraculeuse, c’est lui ! Bien des artistes pourraient s’inspirer, non pas du talent car non transmissible, mais de sa démarche respectueuse et humble qui emporte chaque fois l’adhésion d’un public fidèle.

Nathalie GENDREAU



DISTRIBUTION

Auteurs : Didier Gustin, Hubert Drac et Jacques Pessis

Metteur en scène : Hubert Drac

Avec : Didier Gustin

Musiciens : Laurent Roubac (guitare) et Hugo Dessauges (clavier)

Lumières : Yannick Bourgault

Son : Gilles Moinard

Vidéo : Max Gentelet

Crédits Photos : S. Matteoni



DOSSIER TECHNIQUE

Informations techniques

  • Durée : 1h15
  • Public : à partir de 14 ans.
  • Site de l’artiste : Didier Gustin
  • Production : Hugues Gentelet au 06 09 94 71 03 ou huguesgentelet@orange.fr
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OÙ VOIR LE SPECTACLE ?

Tournée :

  • Du 15 mars au 18 mai 2017 : Théâtre de l’Archipel.
  • Juillet 2017 : Off d’Avignon.
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