Télérama s’engage avec les États Généreux de la culture

Télérama s’engage avec les États Généreux de la culture
Publicité

Télérama s’invente promoteur de la démocratie participative avec les États Généreux de la culture. Étonnante responsabilité privée, dont la légitimité publique se revendique d’un lectorat de 4 millions de personnes. Au programme : un site participatif, des débats à Paris, Lille, Lyon et Marseille, ainsi qu’un livre blanc qui sera remis aux candidats à la présidentielle de 2017. Profession Spectacle était à la présentation du projet, au Village du Off en Avignon.

Un projet ambitieux…

À l’approche de la présidentielle de 2017, Télérama organise cette année les États Généreux de la culture, pendant un mois, en novembre et décembre prochains.

Fabienne Pascaud, vice-présidente du Directoire, délivre avec force de persuasion le sens de cette initiative : « La vocation de Télérama est d’être un relais, par l’écoute de ce qui se fait en région. La générosité, c’est l’écoute. C’est au nom de cela que nous avons monté ce projet de débat culturel ». Acte emblématique du rassemblement culturel, l’écoute est justement susceptible de constituer la contribution propre de la culture au projet politique : « Dans une salle de théâtre, on se met à l’écoute, là où les politiques se livrent à une course hystérique » soumise à l’urgence et sans discernement.

Objectifs : des débats, à partir d’expériences plurielles et transgénérationnelles, et la rédaction d’un livre blanc pour les futurs candidats. En vue de mobiliser le plus largement possible, « dans un moment où tout le monde lâche la culture »Télérama a également mis en place un site participatif, actif depuis le 22 juin dernier.

4 grands témoins et de multiples associations locales

Les débats, qui auront lieu dans les quatre métropoles françaises, en commençant par Lyon « pour ne pas être taxé de parisianisme », auront pour objet quatre grands thèmes :

  • la démocratisation de la culture,
  • les nouvelles politiques et économies culturelles,
  • le faire-ensemble,
  • les mutations du numérique.

Selon la forme ordinaire des États-généraux, quatre grands témoins – figures artistiques emblématiques – participeront à ces débats, un pour chaque métropole : Marie Desplechin à Lille et Sylvie Testud à Lyon… Seront également sollicités différentes associations de jeunes artistes issus de ces 4 régions.

Repousser les limites de « l’entre-soi » culturel

Fabienne Pascaud insiste par ailleurs sur l’importance de la transmission, du passage à la périphérie, bousculant les frontières de « l‘entre-soi » culturel. La volonté de Télérama est par exemple de donner la parole à des jeunes lycéens et étudiants, pour que soient représentés « les désirs des jeunes générations ».

Télérama tente ainsi de mobiliser largement les forces vives pour alimenter le travail. Caroline Gouin, responsable de la préparation de l’événement sur les quatre terrains régionaux, a enquêté pendant plusieurs mois, en allant à la rencontre du maillage culturel local, afin de mobiliser les acteurs de la culture et de recueillir leur expérience. Le magazine travaille également en partenariat avec la presse locale, « car il ne s’agit pas de débarquer comme des carabiniers, mais de profiter de l’expérience des grands journaux locaux ». Un état des lieux des outils, des mutations techniques et des pôles de recherche dans ce domaine, est en cours de réalisation réalisé avec le CENTQUATRE-PARIS.

Vers plus de représentativité ?

Enfin, en vue de mobiliser largement son lectorat, Télérama sortira un numéro spécial sur les États Généreux, le 29 octobre prochain. Le site, ouvert à tous, lecteurs, professionnels ou non, se veut « une photographie la plus réaliste possible de ce qui se passe sur les territoires ». Professionnels, la parole est à vous… à vos claviers !

Les critiques ne manquent pas sous la tente du Village du Off ; certains soulignent notamment l’aspect formel de ces débats organisés, ainsi que le manque flagrant de représentativité. Télérama invoque en réponse la bienveillance : « Nous tentons seulement d’amorcer la pompe. Il faut bien commencer quelque part… » Affaire à suivre.

Pauline ANGOT

Publicité

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *