Culture d’après : une plate-forme pour réfléchir à la crise et à ses conséquences

 Culture d’après : une plate-forme pour réfléchir à la crise et à ses conséquences
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Lancée par l’éditeur de solutions Mapado, cette plate-forme veut aider les structures culturelles à prendre du recul et à identifier les conséquences du coronavirus sur leur activité. L’objectif consiste aussi à faire ressortir une réflexion collective sur la résilience du secteur et la façon de le modifier.

La crise du coronavirus a révélé les fragilités structurelles du monde de la culture. Nombreux sont les acteurs à considérer qu’il faut réinventer l’après : à court terme, pour assurer la prochaine saison malgré les nouvelles règles sanitaires, mais aussi à long terme, pour rendre le secteur plus résilient.

C’est dans le but de réfléchir à ces deux questions qu’a été lancée la plate-forme participative Culture d’Après. « L’idée, c’est d’en faire un lieu de rencontre de tout type d’acteurs culturels, quel que soit le domaine d’activité », précise Marianne Sauvanet, responsable des relations partenaires chez Mapado Pro. C’est cet éditeur de solutions de billetteries et les équipes du mini-journal Le Mensuel qui sont à l’origine du projet.

Ce qui est interrogé, ce n’est pas tant l’aspect artistique que ceux organisationnels et économiques de la culture : sa flexibilité, sa résilience, l’organisation des équipes…. « Comment repenser nos organisations pour faire face à l’avenir, c’est l’objectif de cette plate-forme, poursuit Marianne Sauvanet. Il va falloir être plus flexible et mieux équiper les équipes. Quand le télétravail a été imposé, beaucoup de structures ont paniqué car elles n’avaient pas le matériel pour le mettre en place. Mais le problème, c’est d’arriver à penser l’après quand on doit traiter l’urgence de la crise au quotidien. Nous avons voulu aider les acteurs à prendre du recul sur la situation. »

Réflexion individuelle

Pour ce faire, la plate-forme propose une enquête qui pousse les établissements à s’interroger sur la façon dont ils ont vécu la situation. Le questionnaire a été conçu avec la participation du Monfort théâtre (Paris), des 2 Scènes (scène nationale de Besançon), de la Machinerie (Vénissieux) et du théâtre Massalia (Marseille).

Quant aux questions, elles concernent aussi bien l’opinion de chacun sur l’évolution du secteur que les pratiques organisationnelles concrètes mises en place pour faire face à la crise. « Des structures sont revenues vers nous pour dire qu’elles ne s’étaient pas posées certaines questions soulevées par le questionnaire. Cela leur a permis de penser les choses différemment », souligne Marianne Sauvanet.

À ce premier questionnaire de réflexion individuelle, s’ajoutent deux autres outils : une carte et la synthèse des réponses, qui donnent une dimension collective à la réflexion. La carte offre la possibilité de visualiser les contributions de ceux qui ont consenti à les partager ainsi que la répartition des participants à l’échelle nationale.

Mutualisation solidaire

« Cela permet à toute structure d’aller regarder qui a répondu et quelles ont été les réponses selon leur secteur d’activité, explique Marianne Sauvanet. Nous encourageons les participants à partager leurs réactions car c’est de ce partage global que peut naître la réflexion. Par exemple, le théâtre de la Tête Noire nous a confié qu’avancer dans le questionnaire lui avait permis de s’interroger sur la pertinence des abonnements pour la prochaine saison : les publics reviendront-ils de façon aussi régulière ? D’autres types d’offres ne sont-elles pas à privilégier ? Comment anticiper la réaction des publics aux normes de distanciation via la politique d’offres ? »

Enfin, la synthèse fait ressortir des tendances générales et apparaître de façon anonyme les témoignages des répondants. Par exemple, 66 % des répondants estiment que la crise fera évoluer le lien entre spectateurs, lieux et œuvres et autant considèrent qu’elle débouchera sur une modification du modèle économique des organisations culturelles. En réaction à cette dernière question, un des participants explique vouloir « favoriser plus les circuits courts en soutenant les artistes plus durablement ».

L’enquête devrait prendre fin d’ici la fin du mois de juillet. Mapado voulait obtenir une centaine de participations pour que les résultats soient pertinents. À l’heure où cet article est publié, cet objectif est quasiment atteint. Un document devrait être créé pour faire la synthèse globale et partager les réponses auprès de structures qui n’auraient pas entendu parler de la démarche.

Chloé GOUDENHOOFT

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