Festival I-Nov-Art à Dijon : l’éducation artistique au sens fort

Festival I-Nov-Art à Dijon : l’éducation artistique au sens fort
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L’éducation artistique et culturelle sera au cœur du nouvel événement créé par le théâtre Dijon-Bourgogne en novembre prochain et parrainé par Robin Renucci.

I-Nov-Art, Créations partagées est une nouvelle manifestation portée par le théâtre Dijon-Bourgogne, qui se déroulera du 3 au 21 novembre prochain. L’événement place l’éducation artistique au cœur de la nouvelle saison du centre dramatique national. Un festival conçu comme une expérience pilote, qui mêle créations théâtrales, fictions radiophoniques, court-métrage et arts plastiques, fruit d’un travail en commun entre artistes, enseignants et lycéens.

Novembre marquera un temps de croisement, témoin du travail mené en amont depuis 2013 par le théâtre Dijon-Bourgogne (TDB), avec à sa tête Benoît Lambert, qui a toujours développé les projets de partage de l’art avec la jeunesse.

I-Nov-Art est donc tout naturellement parrainé par Robin Renucci, comédien notoire et directeur des Tréteaux de France, qui a mené de nombreux projets d’éducation artistique durant sa carrière, jusqu’à devenir membre du Haut Conseil de l’éducation artistique et culturelle au début de l’année 2017. Sa création Oblomov ouvrira d’ailleurs la saison, du 29 septembre au 3 octobre, et il sera présent durant la manifestation pour d’une conversation avec Benoît Lambert, le samedi 21 novembre au théâtre du Parvis-Saint-Jean.

 »Une édition zéro »

I-Nov-Art prend la place comme par intérim du traditionnel festival Théâtre en Mai, qui fêtait ses trente ans au printemps 2019 : « Pour l’année 2020, on a décidé de faire une pause de Théâtre en Mai, nous explique Benoît Lambert, un hasard heureux car il aurait fallu l’annuler avec la crise sanitaire. De ce fait, on a eu les moyens matériels et humains d’organiser I-Nov-Art. C’est un peu une édition zéro car dès mai 2021, on reprogrammera Théâtre en Mai. Même si I-Nov-Art n’a pas vocation à se répéter tous les ans, je ne m’interdis rien à l’avenir. »

Le public pourra découvrir une restitution de ces créations partagées entre artistes invités, artistes associés du TDB et les jeunes gens des lycées généraux et technologiques agricoles Félix-Kir de Plombière-lès-Dijon ou encore Olivier-de-Serres de Quetigny, des lycées généraux Charles-de-Gaulle à Dijon et Stéphen-Liégeard à Brochon, et enfin des lycées professionnels et technologiques Antoine à Chenôve et Hippolyte-Fontaine à Dijon.

Un temps de croisement, témoin de ce qui a été fait

Ce projet, qui était en germe depuis un an et demi, marque une nouvelle étape dans l’engagement du TDB au côté de la jeunesse et des lycées de la grande région de Bourgogne-Franche-Comté, dans le cadre du programme de décentralisation en milieu scolaire notamment et du programme de formation des enseignants : « Comme on a beaucoup montré de spectacles à ces publics jeunes, on a eu envie d’aller plus loin dans le partage et d’envoyer des artistes à leur rencontre pour produire des objets d’art, poursuit le directeur du théâtre Dijon-Bourgogne. Les élèves sont devenus acteurs des œuvres qu’on leur présentait d’habitude. »

Un travail qui fut mené sur un temps long, dont les différentes étapes pouvaient à tout moment être compromises. Benoît Lambert rend compte de ces hésitations : « On a beaucoup hésité à maintenir l’événement au départ, car la crise sanitaire a évidemment chamboulé notre calendrier, mais dès le déconfinement, on a repris le travail. Aujourd’hui la situation est encore floue… Bien malin est celui qui pourra dire ce qui se passera dans les six mois à venir, mais on a décidé qu’il était impératif de ne pas renoncer. On espère que novembre sera un moment de croisement pour porter le témoignage de ce qui a été fait. »

Mobilisation pour la jeunesse

Depuis janvier 2020, c’est toute la fabrique de théâtre qui s’est mobilisée, ainsi que le rectorat, les proviseurs d’établissement et les enseignants dont Benoît Lambert salue la détermination : « Ils ont joué le jeu dans une situation préoccupante liée à la crise, et je tiens à les remercier d’être allés jusqu’au bout. »

Il y a donc d’abord eu le lancement des premiers ateliers en janvier, dont le tournage de Jeunesse française 2, un court-métrage de Stéphan Castang, puis les répétitions des différents groupes qui ont eu lieu en août et en septembre.

« Les artistes à qui l’on a passé commande sont très liés à l’histoire du TDB : il y a les artistes invités mais aussi trois metteurs en scène associés de notre structure, que l’on accompagne depuis plusieurs années, qui sont intervenus. Il y aura trois spectacles professionnels dont Inoxydables, mis en scène par Maëlle Poésy, Héloïse ou la rage du réel par Pauline Laidet et Ils n’avaient pas prévu qu’on allait gagner par Jean-Louis Martinelli : trois regards portés sur la jeunesse d’aujourd’hui. »

Benoît Lambert rappelle toutefois que si I-Nov-Art est un festival fait avec la jeunesse, il n’est pas exclusivement destiné à celle-ci, ces spectacles s’adressant en effet à tous.

Spectacle professionnel ou amateur : quelle différence ?

Lorsque l’on questionne le directeur du TDB sur la qualité des œuvres proposées ou, pour le dire plus radicalement, sur le résultat de ces collaborations, il remarque tout d’abord que de nombreux réalisateurs ont déjà fait appel à des interprètes novices pour jouer dans leurs films et qu’il en fut de même dans le cadre de ces créations.

« Si ce n’est pas la même chose de faire un spectacle avec des comédiens professionnels ou avec des gens qui ne sont jamais montés sur scène, on a demandé aux artistes de faire des travaux qui ont la même dignité qu’un spectacle professionnel, confirme-t-il. On a souhaité qu’ils se mobilisent avec le même sérieux et le même engagement qu’à l’ordinaire. »

Ainsi, et sous l’égide de Robin Renucci, I-Nov-Art s’annonce être le point d’orgue d’un projet cohérent avec l’ambition originelle de Benoît Lambert et de son équipe, qui défendent une conception forte de l’éducation artistique, en plaçant l’échange et le partage au cœur du processus de création.

Morgane MACÉ

Correspondante Bourgogne-Franche-Comté

En savoir plus : festival I-Nov-Art



Crédits photographiques : Ils n’avaient pas prévu qu’on allait gagner (© Pascal Victor/ArtComPress)



 

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