La facture instrumentale demande l’ouverture des ateliers et magasins pour les musiciens

La facture instrumentale demande l’ouverture des ateliers et magasins pour les musiciens
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Jérôme Perrod, président de la Chambre syndicale de la facture instrumentale (CSFI), vient d’adresser une lettre ouverte à Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, demandant l’ouverture libre des ateliers de lutherie pour les entretiens des instruments et des magasins d’instruments de musique pour préparer les achats de fin d’année.

Profession Spectacle reproduit en intégralité cette lettre ouverte, en signe de soutien.

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Madame La Ministre,

A l’heure de ce nouveau confinement c’est avec un immense soulagement que nous constatons que vous avez permis aux ensembles musicaux, aux grands élèves des conservatoires ainsi qu’aux élèves de CHAM dont les cursus artistiques font partie de leur scolarité obligatoire de continuer leurs activités. La limite étant qu’il ne doit pas y avoir d’accueil de public.
Nous vous en remercions car nous savons tout comme vous à quel point il est nécessaire que la pratique de ces professionnels ainsi que celle des futurs professionnels puissent continuer si on souhaite que demain à la sortie du confinement notre vie musicale accompagne de nouveau nos concitoyens.

Ces professionnels ont besoin de nous, les professionnels de la facture instrumentale, pour pouvoir jouer. En effet, l’entretien comme les interventions en cas de détérioration des instruments ne pourront attendre l’issue du confinement : difficile d’imaginer qu’un orchestre soit obligé d’arrêter son activité parce que le violon ou la clarinette solo se trouve « en panne » et que les luthiers ne puissent intervenir. Ce type d’intervention ne peut pas relever du principe du “click and collect” qui est à ce stade la seule pratique que nous pouvons avoir : il nous faut pouvoir examiner les instruments, être à l’écoute du musicien pour déterminer la nature de notre intervention, procéder avec eux aux essais et aux réglages nécessaires au sein même de nos ateliers.

Nous vous demandons expressément, dans la logique de votre démarche de faciliter la continuité de l’activité du spectacle vivant, d’intégrer les luthiers et autres facteurs d’instrument dans la liste des professionnels autorisés à recevoir nos clients que sont ces musiciens.

Nous souhaitons également attirer votre attention sur les effets dramatiques pour un secteur déjà fragilisé de la fermeture des magasins de musique et des ateliers spécialisés dont une partie importante du chiffre d’affaire dépend des achats de Noël. Laisser ces commerces fermés à l’approche des fêtes de fin d’année revient à inciter nos clients à acheter sur internet poussant ceux-ci inévitablement vers les plus grandes plates-formes généralistes (Amazon, Alibaba) ou spécialisées (Thomann) dont la visibilité et l’agressivité en matière tarifaire sont constamment renforcées par leur place de plus en plus prédominante. Le “click and collect” que nous pouvons mettre en place n’est qu’un pis-aller.

Au vu des faibles flux physiques que représentent nos clientèles, et l’excellence de nos protocoles sanitaires, dont la pertinence est corroborée par les travaux menés actuellement dans les meilleures unités de recherche, nous demandons donc que les magasins de musique généralistes comme spécialisés puissent rouvrir leurs portes au plus vite. Faute de quoi nos entreprises vont disparaitre et aucun plan de relance ne pourra alors les relancer.

Nous sommes à votre disposition pour vous apporter tout élément complémentaire qui pourrait vous être utile et espérons que dans l’intérêt de toute la filière musicale que vous pourrez répondre favorablement à nos demandes.

Avec nos respectueux hommages, nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de notre très haute considération.

Jérôme PERROD
Président de la Chambre syndicale de la facture instrumentale

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