Le clown : une expérience d’humanité

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Rencontre
 avec Philippe ROUSSEAUX

Philippe Rousseaux

Depuis la première représentation en mars 2013 à Strasbourg, Philippe Rousseaux ne cesse d’écumer les routes de France et de Suisse pour jouer Rien à faire, spectacle de clown écrit spécialement à son intention par l’écrivain Fabrice Hadjadj. Loin de lui l’envie de s’arrêter, il répond positivement à toutes les demandes qui lui sont faites : « Le clown n’est-il pas celui dit oui à tout ce qu’on lui dit ? »

 

Rien ne le destinait pourtant à affronter les feux de la rampe. Alors qu’il prépare son agrégation de philosophie, il fait ses premiers pas sur la scène, à 27 ans, avec l’Atelier théâtral de Beauvais ; il décroche par la suite le rôle principal dans Le chapeau de paille d’Italie de Labiche, avant de s’initier au clown, avec l’aide des plus grands : Philippe Gaulier, André Riot-Sarcey, Mario Gonzales… En 2002, il interprète son premier duo de clowns : « Rose et Pol ». Âgé aujourd’hui de 53 ans, Philippe Rousseaux consacre tout son temps au clown, par l’art, la formation et la recherche. Il enseigne à l’Université de Lorraine et forme différents publics, notamment sur l’importance du corps dans toute pédagogie : enseignants, personnel soignant, artthérapeutes…

 

L’homme nu

Il anime par ailleurs de nombreux stages de clown : « J’ai vite éprouvé le besoin de transmettre cette expérience d’humanité autour de moi. Parce que le clown rate tout, j’ai toujours pensé que c’est à force de se prendre des murs qu’il a fini par avoir le nez rouge. Plus profondément, il nous apprend ce que sont la relation, la liberté et la confiance. »  Le clown est cet être qui n’existe qu’en relation avec l’autre, qui veut ce qu’il fait sans néanmoins faire ce qu’il veut, qui acquiesce en confiance aux événements qui l’atteignent en pleine face, jusqu’à poser un acte de foi ultime. N’était-il pas jadis, dans le cirque, le roi des acrobates, le jongleur époustouflant, le plus redoutable les dompteurs, avant de se retrouver trop vieux et foutu ? Mais dans sa déchéance même, il revient littéralement en tête d’affiche : « La pierre rejetée est devenue la pierre angulaire de tout cirque. »  Cet acte de foi du clown annonce celui de Philippe Rousseaux, baptisé en 1996, à 35 ans : « Le clown creuse l’homme et rejoint toutes les traditions philosophiques et spirituelles. C’est pourquoi il parle à tout le monde ! Il est un instrument du vivre-ensemble. Il dit : ce que tu crois, continue de le creuser, car tu ne crois pas encore assez. Ta confiance est toujours trop faible, quel que soit son objet : l’homme, Dieu, l’amour, la vie, etc. »  Le clown est l’homme mis à nu, le héraut de l’inaliénable dignité de tout être humain, jusque dans sa décrépitude. Il a choisi la meilleure part.

 

Deux sites Internet :

– Association « Clown par Foi » : http://clownparfoi.cabanova.com/

– Site pour les stages : http://lacroixvosgienne.cabanova.com/

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