RIP. Dominique Rozan, sociétaire de la Comédie-Française depuis 1977

RIP. Dominique Rozan, sociétaire de la Comédie-Française depuis 1977
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Dominique Rozan – né Marie Dominique Saacke – est un acteur français dès en 1929 à Paris. Il entre à la Comédie-Française à l’âge de 41 ans, en 1971, avant d’être reçu 462e sociétaire six ans plus tard. Il vient de décéder, samedi 7 juillet, à l’âge de 88 ans, a annoncé la Comédie-Française.

Comédie-Française sur Dominique Rozan

Éric Génovèse sur Dominique Rozan

Biographie sur le site de la Comédie-Française

Passionné de musique, il a fait de bonnes études musicales avant d’entrer au Conservatoire d’Art dramatique. Élève de Denis d’Inès, puis d’Henri Rollan et de Georges Le Roy, il remporte en 1956 un deuxième prix de Comédie classique et un premier accessit de Comédie moderne.

En 1953, il rejoint la compagnie Renaud-Barrault et, jusqu’en 1960, aborde avec elle les auteurs les plus divers (Shakespeare, Tchekhov, Kafka, Claudel, Sardou et même Offenbach). En 1960, il est le Roi David à l’Opéra, l’année suivante il fait apprécier ses dons tragiques dans Joad d’Athalie et en 1962 révèle ses qualités comiques et vocales dans L’Apothicaire, opéra-comique de Goldoni, musique de Haydn.
En même temps, il fait partie de la troupe du Théâtre vivant de Jean Vilar. Il joue sur les boulevards, dirige en 1968 une tournée en Afrique noire organisée par le ministère de la Coopération, se produit en Suisse, où il réalise plusieurs mises en scène, et en Belgique, où il enseigne à l’Atelier théâtral de Louvain-la-Neuve, et participe à des festivals.

En 1971, il entre à la Comédie-Française. Ses premiers rôles, dans Amorphe d’Ottenburg (Grumberg), Volpone (Jules Romains), Le Comte Oderland (Max Frisch), Becket (Anouilh)… sans être des rôles de tout premier plan, lui permettent bientôt d’accéder à différents personnages, grâce à la souplesse de son jeu et de sa voix, à une grande finesse et à son goût de la composition.

Il crée le Bouvier des Bacchantes, d’après Euripide, dont l’horrible récit constitue une performance pour le comédien. Il est, dans la tragédie, Joad d’Athalie, Félix de Polyeucte, le Roi du Cid, Perpenna dans Sertorius. La comédie classique lui fournit des rôles de raisonneurs (Ariste dans L’École des femmes), de seconds comiques (Monsieur Rémy des Fausses confidences, Monsieur Bonnefoy du Malade imaginaire, Monsieur Dimanche de Dom Juan), mais il est aussi Trivelin de L’Ile des esclaves et le subtil Merlin des Acteurs de bonne foi de Marivaux.

Il reprend Don Ruy Gomez dans Hernani, fait une création pleine de poésie et de délicatesse dans La Nuit des Rois de Shakespeare, où il incarne Feste le fou, joue Créon dans l’Œdipe de Gide, le Président de La Folle de Chaillot et des silhouettes cocasses dans L’Œuf de Félicien Marceau.

Le théâtre russe convient à sa sensibilité nuancée, qu’il interprète Prozorov des Trois Sœurs ou l’admirable Sorine de La Mouette. Il reprend après Jean-Paul Roussillon le rôle de Fabrice dans La Locandiera, joue Phoenix dans Andromaque et donne une image sensible de Vigneron, dans Les Corbeaux d’Henry Becque. Parmi ses dernières créations à la Comédie-Française, on peut citer les rôles de Magny dans La Tragédie du roi Christophe (Aimé Césaire, mise en scène Idrissa Ouedraogo), le Maire dans Occupe-toi d’Amélie (Georges Feydeau, mise en scène Roger Planchon).

Musicien, chanteur, fin diseur, il participe aux soirées littéraires (dont il a assuré certaines co-réalisations). Il a fait de nombreuses télévisions et tourné pour le cinéma, notamment avec Alain Resnais.



 

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