Une question à… Jacques Audiard à propos des « Frères Sisters », récompensé à la Mostra

Une question à… Jacques Audiard à propos des « Frères Sisters », récompensé à la Mostra
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Dans Les Frères Sisters, premier film de Jacques Audiard en anglais et qui se passe dans l’Oregon en 1950, John C. Reilly et Joaquin Phoenix jouent deux frères qu’on a engagés pour trouver l’inventeur d’un poison chimique qui permet de trouver des gisements d’or. Ils ont sur leurs talons un détective privé, joué par Jake Gyllenhaal. Le film, tiré d’un roman de Patrick deWitt, a reçu le prix de la mise en scène à la dernière à la Mostra de Venise. Il sort cette semaine dans les salles françaises.

Comment un réalisateur français aborde-t-il le genre si particulier du western ?

J’ai lu le livre et j’ai été complètement subjugué. En fait, ce n’est pas vraiment western. En tant qu’Européen, on a forcément une approche différente, c’est certain, mais en tout cas pour moi, c’était plus un film en costumes.

[…] Je ne sais pas comment je pourrais décrire ce livre exactement, mais quelqu’un a dit qu’il avait quelque chose de gothique. Il conserve du western des éléments reconnaissables, comme les courses à cheval, qui ont été assez problématiques pour le film. Ce n’était pas la première fois que je travaillais avec des animaux, mais les chevaux sont grands et font peur – la prochaine fois, je ne travaillerai qu’avec des poneys ! […]

Je voulais avant tout parler de la ruée vers l’or. C’était vraiment important pour nous. Les gens allaient en Amérique à cause de l’or et de ce fameux rêve d’une vie meilleure, mais dans le film, les mêmes idéalistes qui se représentent des utopies ne se soucient pas vraiment des conséquences pour l’environnement du poison qu’ils vont utiliser pour y parvenir. Dans mon idée, l’élément central du film était l’image de ces deux hommes qui ont largement passé la quarantaine, mais parlent et se comportent comme des gamins de onze ans. C’est un récit d’apprentissage, même si les personnages sont vieux.

Propos recueillis par Marta BAŁAGA

Synthèse réalisée par Vanessa LUDIER



 

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