Une question à… László Nemes sur la menace d’une addiction à la technologie

Une question à… László Nemes sur la menace d’une addiction à la technologie
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Le réalisateur hongrois László Nemes a été l’assistant de Béla Tarr sur L’Homme de Londres, après quoi il a fait des études de cinéma à l’Université de New York. Son premier long-métrage, Le Fils de Saul, a fait son avant-première mondiale au festival de Cannes en 2015, où il a reçu le Grand prix, suivi du Golden Globe et de l’Oscar 2016 du meilleur film en langue étrangère. Sunset, son deuxième film, qui était en compétition à la Mostra de Venise, sort ce mercredi en salles.

Quelle est pour vous la plus grande menace qui plane sur la société d’aujourd’hui ? 

Je pense que c’est la confiance totale qu’on place dans les avancées technologiques et l’addiction à cela, qui mène à la fin du désir, parce qu’il est partout question de satisfaction immédiate. Au cinéma aussi, c’est comme ça maintenant : il n’y a pas de possibilité pour le public de s’immerger.

[…] Je pense qu’aujourd’hui, entre les avancées sur les technologies de l’information, la réévaluation constante du passé et la quantité de papiers universitaires à notre disposition, parfois, nous avons l’impression illusoire de comprendre le monde qui est le nôtre. Je pense que le cinéma donne aussi aux gens l’impression de tout savoir, et cela a un impact au niveau dramaturgique, au niveau visuel et sur la manière dont les choses sont représentées. C’est une nouvelle perspective.

[…] C’est un film sur la frustration. Je dois plaider coupable, parce que la frustration fait partie du processus ici, particulièrement dans un monde où on ne veut pas ressentir cela et où on veut la satisfaction immédiate. Je suis totalement opposé à cette tendance.

Propos recueillis par Kaleem AFTAB

Synthèse réalisée par Vanessa LUDIER



Source photographique : Cinematographe



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