9 janvier 1909 : les poèmes « d’outre-part » de Maurice Ravel…

9 janvier 1909 : les poèmes « d’outre-part » de Maurice Ravel…
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9 janvier 1909… 109 ans jour pour jour. Juste après avoir réalisé sa fougueuse Rhapsodie espagnole pour orchestre, Maurice Ravel se remet à la musique pour piano seul et s’inspire de l’œuvre d’Aloysius Bertrand, écrivain un peu fantastique de la période romantique et quelque peu oublié. Ravel compose 3 « poèmes pour piano », comme il les appelait lui-même, sur les 65 écrits en prose par Bertrand dans son recueil Gaspard de la Nuit, dont Ravel reprendra le titre.

Le premier morceau, « Ondine », où l’on perçoit les gouttes d’eau mélancoliques qui sont autant de larmes de la jeune séductrice des eaux dédaignée, est dédié au pianiste Harold Bauer. 

Le second morceau, « Le gibet », est un tableau lugubre, où l’on entend le glas, « dont les vibrations syncopées se heurtent plaintivement à l’impassibilité d’un rythme de plomb », comme disait Alfred Cortot… et la longue plainte désolée du pendu. Pièce dédiée au critique Jean Marnold. 

Et le dernier, « Scarbo », décrit un gnome hideux, agité et grotesque, aux hoquets effrayants. Pièce dédiée à un autre pianiste, Rudolf Ganz.

Mais c’est une légende du piano, Ricardo Viñes, qui crée l’œuvre à la Société nationale de musique, salle Erard, ce 9 janvier 1909. Le Gaspard de la Nuit de Ravel a supplanté celui de Bertrand, pour devenir l’un des sommets de la musique pour piano du XXe siècle.

Cette pièce envoûtante, fascinante, n’est pas seulement incroyable à entendre. Regardez donc la partition, elle donne le vertige.

Cédric MANUEL



Photographie de Une – Maurice Ravel (crédits : Lipnitzki/Roger Viollet/Getty Images)



 

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