10 novembre 1899 : une beauté hongroise

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Il y a 122 ans jour pour jour est créé un petit chef-d’œuvre de la musique hongroise : une sonate pour violoncelle signée Ernö Dohnányi. Une merveille hélas bien oubliée par les programmateurs aujourd’hui.

Au tournant des XIXe et XXe siècles, Ernö Dohnányi est sans doute l’un des musiciens hongrois les plus distingués et, déjà, l’un des plus célèbres. Il est d’ailleurs très regrettable que sa musique – certes très marquée par le romantisme et le post-romantisme – ne soit plus beaucoup – voire plus du tout – jouée aujourd’hui, contrairement à celle de son ami Bartók, si différente cependant.

En 1899, il a vingt-deux ans et cette renommée est surtout due à sa virtuosité au piano. Aux yeux du public européen – il se rend célèbre par une interprétation incandescente du quatrième concerto de Beethoven à Londres –, il est l’égal d’un Rachmaninov. Et comme son aîné russe, il compose beaucoup.

Son père jouait du violoncelle en amateur, mais de très bon niveau. C’est pourquoi il lui vient l’envie de composer une pièce pour ce merveilleux instrument assez rapidement. D’autant que son père lui avait présenté une bonne partie de la littérature musicale du siècle pour le violoncelle (Mendelssohn et Brahms notamment). C’est à son ami et partenaire de concert Ludwig Lebell que Dohnányi dédie cette sonate, créée à Londres par ce dernier au violoncelle, avec le compositeur au piano.

Très brahmsienne dans sa structure générale, la sonate est particulièrement vive, avec en son centre un bel adagio – très bref cependant, et très inspiré, lui, par Schumann – qui suit un scherzo bondissant ; ces deux mouvements étant encadrés par deux vastes allegri qui se font écho, le dernier étant collé à l’adagio sans interruption et étant constitué de neuf variations sur un thème.

Ce petit chef-d’œuvre de la musique hongroise (quoique très germanique d’inspiration) a été un peu éclipsé par un Konzerstück pour violoncelle et orchestre réalisé à peu près en même temps, et qui est encore plus accessible. Le voici dans son intégralité.

Cédric MANUEL



Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



 

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