11 juin 1940 : Béla Bartók et son Divertimento joyeux, avant l’exil et la mort

11 juin 1940 : Béla Bartók et son Divertimento joyeux, avant l’exil et la mort
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Instant classique – 11 juin 1940… 78 années jour pour jour. Durant le funeste été 1939, Béla Bartók passe quelques semaines à Saanen, non loin de Berne en Suisse, à l’invitation du chef d’orchestre Paul Sacher. Seul et serein, il y compose en deux petites semaines ce Divertimento pour orchestre à cordes que lui a commandé Sacher et à qui il le dédie.

C’est une œuvre influencée par les rythmes et les danses populaires de sa chère Hongrie ; le compositeur revendiquait d’ailleurs que l’on conserve dans l’exécution une forme de rusticité. Témoignage des vicissitudes de la vie, le Divertimento est traversé par un adagio (molto) somptueux, assez lyrique parfois, tendu par une forme de désespoir implacable. Mais c’est bien la vie qui reprend dans le dernier mouvement, véritable tourbillon d’énergie et de joie, jusqu’à la coda, pleine de surprise, avec ce court pizzicato inattendu avant le déchaînement ultime.

L’œuvre est créée il y a tout juste 78 ans à Bâle par l’orchestre de chambre de la ville, dirigé par Paul Sacher. Le voici ici par les cordes de Philadelphie et le Hongrois Eugène Ormandy, tout à fait dans le ton, moins terne qu’un Pierre Boulez.

« Encore un instant de bonheur », plaidait Béla Bartók à propos de cette œuvre. Il ne croyait pas si bien dire. Deux mois presque jour pour jour après cette création, il quitte la Hongrie pour un exil incertain aux États-Unis, guetté par la misère et bientôt rattrapé par la maladie, puis la mort, en septembre 1945.

Cédric MANUEL



À chaque jour son instant classique !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



 

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