12 juillet 1900 : la berceuse de la mort de Fauré

12 juillet 1900 : la berceuse de la mort de Fauré
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Instant classique – 12 juillet 1900… 118 années jour pour jour. « C’est ainsi que je sens la mort : comme une délivrance heureuse, une aspiration au bonheur d’au-delà, plutôt que comme un passage douloureux ». Gabriel Fauré décrivait ainsi son Requiem, messe des morts très peu démonstrative, douce comme une feuille d’automne descendant en petites vagues sur le sol.

La composition de ce chef-d’œuvre est pourtant née d’une douleur profonde, celle de la mort de la mère du compositeur à la Saint-Sylvestre 1887, qui avait suivi d’une année celle de son père. Au départ, l’œuvre n’était écrite que pour quelques instruments et fut révisée deux fois.

C’est la version pour grand orchestre, réalisée en 1899, qui est la plus connue aujourd’hui et qui fut créée ce 12 juillet 1900, à l’occasion de l’Exposition universelle au Trocadéro à Paris. On n’est pas absolument certain que cette dernière version soit bien de Gabriel Fauré, du moins le renforcement de l’orchestration. Beaucoup la critiquent car elle nuirait à l’atmosphère de recueillement de l’œuvre voulue par Fauré, pourtant bien vivant lors de sa création et qui ne s’y est jamais opposé.

C’est bien cette œuvre, dont la douceur permanente hormis quelques épisodes plus tourmentés comme ce « Libera me », donnait des boutons à Francis Poulenc, qui assura à Fauré une popularité durable, l’un des grands Requiem du répertoire et pourtant si éloigné de ceux de Mozart, Verdi ou Brahms, très court, sans « Dies Irae », sans orages, serein. « Un Requiem doux comme moi-même », disait-il.

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



Photographie de Une – Atala, détail du tableau d’Anne-Louis Girodet (1767-1824)



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