15 juillet 1815 : pas forcément de bonne heure, mais sûrement de bonne humeur.

15 juillet 1815 : pas forcément de bonne heure, mais sûrement de bonne humeur.
Publicité

Instant classique – 15 juillet 1815… 205 ans jour pour jour. C’est sur un texte de Goethe (mais oui !) que Franz Schubert écrit ce Trischlied (Petite chanson de table) durant la journée du 15 juillet 1815. Il a 18 ans et c’est lui qui note sur la partition « Guter Laune » (de bonne humeur).

En effet, ce court lied, par sa simplicité riante, est conçu pour être chanté par une bande de joyeux drilles dans une quelconque taverne, avec les pieds bien sur terre, mais la tête dans les éléphants plus ou moins roses. Franz Schubert devait inscrire ce lied dans un cahier qui devait d’abord être envoyé à Goethe lui-même, mais il sera oublié et ne sera publié qu’un après la mort de Schubert, en 1829.

Il faut dire que les amis, Schubert n’en manque pas. Au printemps précédent, il en rencontre même un qui deviendra l’un de ses intimes, Franz von Schober, qu’un autre ami de Schubert, Spaun, décrit ainsi : « charmant jeune homme d’une grande beauté, plein de talent, poète distingué, intéressant par tant de côtés », tiens donc, ça existe, alors ! Ami éblouissant pour Schubert qui admire son aisance, sa parfaite éducation et peut-être aussi sa fortune personnelle, qui lui permet de briller sans trop se faire de soucis. Cette même année, il rencontre aussi Anselm Hüttenbrenner, excellent pianiste, très différent dans son caractère et son attitude du précédent, si bien que Schubert le teste un peu avant d’en faire un véritable ami. Car Schubert n’est pas seulement l’un des joyeux drilles précités (il l’est cependant assurément), c’est aussi quelqu’un qui déteste la superficialité. Ces deux là seront vite totalement adoptés.

Si Schubert écrit durant cette période une quantité industrielle de lieder (cent quarante-cinq pour la seule année 1815), c’est aussi que son cœur a d’autres raisons de bondir. Thérèse Grob, jeune cantatrice que Schubert aime silencieusement et passionnément, explique en effet cette profusion inspirée. Mais c’est là une autre histoire. Pour l’instant, trinquons, avec, évidemment, le légendaire Dietrich Fischer-Dieskau et son accompagnateur fétiche Gerald Moore !

Cédric MANUEL



Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



Publicité

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *