19 octobre 1905 : Sibelius dans les cordes, mais pas dans les choux

19 octobre 1905 : Sibelius dans les cordes, mais pas dans les choux
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Instant classique – 19 octobre 1905… 114 ans jour pour jour. « Vide musical absolu […] Cantilènes creuses […] Traits d’une exécution difficile, mais tragiquement conventionnels »… Voici quelques-uns des jugements particulièrement sévères qu’a pu attirer sur lui le concerto pour violon de Sibelius à sa création, à Berlin, sous la direction – rien que ça – de Richard Strauss.

Jean Sibelius y pensait depuis longtemps. Dès 1899, il en avait fait part à un ami ; il annonce quelques années plus tard qu’il va écrire un concerto qu’il dédiera au grand violoniste Willy Burmester. Entre alcool et obsessions (il compose et joue ses thèmes – Sibelius jouait parfaitement du violon – jours et nuits), Sibelius finit par venir à bout de la première version de son concerto, qu’il veut créer sans attendre et en oublie même le pauvre Burmester.

Cette version est donc jouée début 1904, mais ne convient finalement pas au compositeur qui reprend le concerto immédiatement. C’est la seconde version, celle qu’on entend aujourd’hui, un peu plus ramassée et simplifiée (!), qui est créée à Berlin, pas davantage par Burmester qui n’a pas pardonné la muflerie de Sibelius, mais par Karel Halíř.

Accueil mitigé, donc, pour cette œuvre très atypique, dont les habituels trois mouvements sont tout à fait dépendants les uns des autres. L’œuvre a fini par s’imposer et est devenue l’une des plus populaires de son auteur. Âpre et complexe, le concerto ne peut pas laisser indifférent. Le seul premier thème, dès le début, est un monde en soi.

Il m’est donc impossible de choisir entre l’extraordinaire premier mouvement qui est une lame de fond, l’adagio très italianisant et mélodique et la danse presque sauvage finale. Voici le concerto entier, dans une version pourtant ancienne mais dans laquelle vous entendrez pourtant absolument tout comme si vous y étiez. Il faut dire que c’est le « roi » David Oïstrakh qui en est le soliste, sous la direction implacable d’Eugène Ormandy à la tête de l’excellent orchestre de Philadelphie.

Cédric MANUEL



Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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