1er août 1825 : Schubert sous amphétamines

1er août 1825 : Schubert sous amphétamines
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Instant classique – 1er août 1825… 195 ans jour pour jour. On n’est pas certain que la 17e sonate pour piano de Schubert date bien du 1er août 1825. Ses œuvres, souvent clairement datées, ne comportent parfois que la mention d’un mois.

C’est le cas de cette sonate : « Gastein, août 1825 ». Gastein est une petite ville charmante, non loin de Salzbourg, aujourd’hui station de sports d’hiver et déjà station thermale. Franz Schubert y a séjourné en villégiature l’été et en particulier durant cette année 1825, où il y travaille sur sa Neuvième symphonie, la plus majestueuse de toutes ; et donc également sur cette sonate, elle aussi placée sous le signe de la joie et de l’énergie.

On aurait pu penser que cela était lié au dédicataire de l’œuvre : le pianiste virtuose von Bocklet, pour qui Schubert aurait pu vouloir écrire une œuvre très ardue sur le plan technique et pleine de force. Mais rien ne permet de l’attester, d’autant que von Bocklet, tout dédicataire qu’il est, n’est pas pour autant un très proche du compositeur. Et puis on sait aussi que Schubert a écrit une grande partie de la sonate sur le site assez grandiose de Gastein, mais l’a certainement terminée durant son voyage de retour à Vienne et peut-être à Vienne même. On peut donc penser que ce sont les impressions de voyage, la grandeur de la nature, peut-être une météo non moins rayonnante, qui lui ont inspiré cette joie de vivre finalement pas si fréquente dans sa musique.

Le premier mouvement de la sonate va de l’avant résolument et même nerveusement, mais le mouvement lent lui-même contient des éléments carrément jubilatoires. Le scherzo galope et danse tandis que le finale laisse lui aussi éclater une joie presque enfantine, pleine d’optimisme. Bref, un Schubert gonflé à bloc et qui vous fera du bien. Certes, l’œuvre, publiée l’année suivante à Vienne, est un peu longue mais en vacances, vous avez le temps de l’écouter et puis vous verrez qu’elle s’y accommode fort bien (aux vacances).

Comme toujours dans les sonates de Schubert, Alfred Brendel est un excellent compagnon de voyage.

Cédric MANUEL



Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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