1er juin 1804 : Joyeux anniversaire, M. Glinka !
Instant classique – 1er juin 1804… 215 ans jour pour jour. Voici donc 215 ans naît à Novospasskoïé, non loin de Smolensk, le petit Mikhaïl Ivanovitch Glinka, fils d’un ancien officier devenu propriétaire terrien. Il reçoit ses premières notions musicales relativement tard, vers dix ans, et étudie le violon ainsi que le piano.
Il prend un peu plus tard des leçons privées, notamment avec le compositeur John Field, à Saint-Pétersbourg, où il rencontre Pouchkine auquel le tient lié une profonde amitié, brisée par la mort absurde du poète.
Jeune adulte, il voyage beaucoup en Europe et peaufine ses influences musicales, mais c’est le folklore russe qui aura sur lui l’impact le plus grand. Ce sont d’ailleurs ses opéras Ivan Soussanine ou la Vie pour le Tsar et Rouslan et Ludmilla qui sont réputés avoir véritablement fondé l’opéra russe, alors que les compositeurs qui travaillaient jusqu’à présent en Russie, à la Cour impériale, étaient généralement originaires d’autres pays (Italie et France notamment). Grand orchestrateur salué par son (autre) ami Berlioz, il a laissé quelques courtes pièces dans lesquelles ses souvenirs musicaux de ses nombreux voyages abondent, notamment en Espagne.
Mais l’une des œuvres les plus typiques, c’est bien sûr la Karaminskaïa, composée en 1848 alors qu’il se trouve à Varsovie. Il la présente au même concert du 15 mars 1850 que la Jota aragonaise et son Souvenir d’une nuit d’été à Madrid. Cette Karaminskaïa est divisée en deux parties, tirées de deux chants populaires: un chant nuptial et une danse. Ce petit bijou, qui n’a l’air de rien, lance à lui seul l’école symphoniste russe ; il est « comme le gland qui contient le chêne », comme le dira Tchaïkovsky.
Contrairement à l’école symphoniste allemande, qui privilégie le développement des thèmes, Glinka et ses successeurs misent sur la paraphrase des thèmes et leurs variations. Quoi qu’il en soit, c’est une œuvre festive, idéale pour un anniversaire !
Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »