30 janvier 1893 : les confidences douloureuses et sereines de Brahms

30 janvier 1893 : les confidences douloureuses et sereines de Brahms
Publicité

Instant classique – 30 janvier 1893… 126 années jour pour jour. Johannes Brahms n’a plus rien composé pour le piano seul depuis treize ans lorsque soudain, durant l’été 1892 et alors qu’il est en vacances à Ischl, l’envie lui revient.

L’envie de ne plus dessiner de lourdes batailles comme dans ses symphonies, l’envie, plutôt, de nous chuchoter à l’oreille un dernier secret. Celui peut-être qui nous dit, comme Brahms le révélait à un ami, « en moi-même je ne ris plus ». Pudique pourtant, il écrivait que, pour écouter ces pièces, « même un seul auditeur est de trop ».

En 1892, il écrit donc trois pièces (quatre autres les suivront) qu’il regroupe dans deux cahiers portant le nom de « Fantaisies », sept pièces dont les trois premières seront créées ce 30 janvier 1893. Deux capricci entourent un intermezzo avant d’être rejoints par trois autres intermezzi et qu’un dernier capriccio vienne clore cet œuvre intimiste.

Brahms avait envoyé par courrier à sa vieille amie Clara Schumann, qui en avait été émerveillée, ces « berceuses de ma souffrance », comme il les appelait. Le musicologue allemand Georg Knepler écrivait ainsi qu’on pouvait y entendre « un état d’âme où s’allient la douleur et la sérénité, l’espoir et la résignation, la fuite dans la nature et l’amour des hommes ». Une fuite sans issue en somme.

Ici par le grand Emil Gilels en concert.

Cédric MANUEL



À chaque jour son instant classique !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



Publicité

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *