6 octobre 1897 : un quatuor « folâtre » ?

6 octobre 1897 : un quatuor « folâtre » ?
Publicité

Instant classique – 6 octobre 1897… 122 ans jour pour jour. À l’été 1897, moins de deux ans avant de se tuer bêtement au guidon de son vélo, Ernest Chausson écrit ceci à son ami violoniste Mathieu Crickboom : « Je suis en train d’écrire un quatuor avec piano. Deux morceaux parfaits, dont je ne suis pas mécontent. Il manque encore le premier morceau et le finale ! […] Ne t’attends pas à une œuvre noire. Pas du tout. C’est presque folâtre. Et très facile. »

Peu après, Chausson achève les deux mouvements manquants, dédie sa nouvelle œuvre au pianiste Auguste Pierret et la présente à Bruxelles ce 6 octobre 1897, avec grand succès. Succès qui se confirmera à Paris quelques mois plus tard.

Folâtre ? Diable ! Chausson, jusque là, ne se départissait pas d’une sourde inquiétude, d’un pessimisme omniprésent. Et pourtant, ce quatuor semble rompre avec ces doutes permanents. Non pas qu’on y danse la carmagnole, mais on y sent plutôt une sérénité inhabituelle, un soleil pâle mais persistant, notamment dans les deux mouvements extrêmes.

C’est le second mouvement, cependant que j’ai choisi. Doux mais d’une intensité parfois douloureuse, pas vraiment « folâtre », il est à lui seul un chef-d’œuvre absolu, un joyau de la musique française, dont Chausson, bien trop peu joué aujourd’hui, fut l’un des plus dignes et intéressants représentants.

Qui sait si ce morceau, « très calme », par delà mers, déserts et savane parviendra jusqu’aux oreilles, (toujours plus vénérables !), d’un ami cher qui je l’espère se reconnaîtra, dont c’est ce 6 octobre l’anniversaire et à qui je dédie volontiers cette fabuleuse musique et la chronique qui va avec.

Cédric MANUEL



Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



 

Publicité

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *