6 septembre 1910 : Ralph Vaughan-Williams rend sa musique à l’Angleterre

6 septembre 1910 : Ralph Vaughan-Williams rend sa musique à l’Angleterre
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Instant classique – 6 septembre 1910… 109 ans jour pour jour. En 1910, Ralph Vaughan-Williams (1872-1958), qui est déjà l’un des plus grands compositeurs britanniques, compose pour le Festival des 3 chœurs de Gloucester une œuvre singulière pour double orchestre à cordes (le second n’a que neuf membres) et quatuor.

Il est allé chercher une très vieille mélodie du compositeur Thomas Tallis, compositeur et maître organiste à la Cour anglaise qui a traversé tout le XVIe siècle, mélodie composée en 1567 pour le psautier métrique de l’archevêque Matthew Parker (ça ne s’invente pas). La même mélodie, très chargée en émotion, est également utilisée pour des cérémonies funèbres, avec les paroles d’Addison, « When, rising from the bed of death ».

Vaughan-Williams accentue l’extrême profondeur de cette musique de cathédrale, qui est l’une des premières établie sans la moindre influence de la musique continentale en Angleterre, alors que depuis trois siècles, les plus grands compositeurs anglais étaient soit allemands, de Haendel à Mendelssohn en passant par Haydn, soit directement inspirés par la musique germanique (à l’exception peut-être de Purcell, surtout influencé par la musique italienne, mais avec une vraie singularité so english).

En cela, la création de ce chef-d’œuvre, sans doute le plus célèbre de son auteur, fait figure d’événement historique. C’était, comme il se doit, à la cathédrale de Gloucester sous la direction de Vaughan-Williams, il y a tout juste cent neuf ans. Imaginez comment cette œuvre faite d’arches et de volutes devait résonner !

En étirant presque déraisonnablement les tempi (normalement, la fantaisie dure quinze à seize minutes), Lenny Bernstein met en relief cette architecture, il la redessine devant nous, construit des voûtes et des colonnes, nous fait voler sous la nef. L’extrême sensibilité du chef américain y ajoute l’émotion qui sied, donnant un magnifique et saisissant résultat d’ensemble, jusqu’au départ, dans le lointain, du chant plaintif.

Cédric MANUEL



Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



 

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